C’est un profond chamboulement qui attend les utilisateurs de téléphones portables au Burkina Faso.
Les trois opérateurs du pays – Orange, Telecel et Moov Africa – viennent d’appeler leurs clients à se mettre en conformité avec les nouvelles modalités d’identification des abonnés avant le 16 mai prochain.
Un avertissement de taille qui sonne le glas des vieilles pratiques.
Adoptées par décret en décembre 2023, ces nouvelles dispositions réglementaires musclent considérablement l’encadrement de la souscription aux services de communications électroniques.
Exit désormais la possibilité de détenir jusqu’à 5 cartes SIM par opérateur. Ou encore d’acquérir ses précieuses puces dans la rue.
Selon les directives officielles, chaque abonné ne pourra plus souscrire que deux lignes maximum auprès d’un même opérateur.
Et l’achat se fera exclusivement dans les boutiques agréées, sur présentation de pièces d’identité réglementaires.
Une nouvelle donne d’envergure pour mieux identifier les millions d’utilisateurs de téléphones mobiles au Burkina Faso.
Officiellement, l’objectif est de renforcer la lutte contre la fraude et l’insécurité dans un Burkina frappé par une récurrence d’attaques jihadistes meurtrières.
Mais ce durcissement réglementaire intervient aussi dans un contexte où les usages numériques se multiplient à grande vitesse.
Selon l’Autorité de régulation, plus de 17 millions de cartes SIM permettent déjà d’accéder à internet au Burkina. Un déferlement que les autorités semblent désormais déterminées à mieux canaliser.
Reste à voir si ce nouveau cadre très strict ne viendra pas à son tour buter sur les écueils de l’application, comme ce fut le cas pour le précédent décret de 2018.
Quoi qu’il en soit, l’époque de l’opacité dans les abonnements parait révolue pour les utilisateurs burkinabè. Le coup de semonce est lancé.
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