Dans une démarche novatrice, le Burkina Faso sous la direction d’Ibrahim Traoré s’apprête à révolutionner son système pénal, surtout concernant la prison.
Face à la surpopulation carcérale chronique, le gouvernement burkinabè a adopté le 19 septembre 2024 un projet de loi visant à remplacer certaines peines de prison par des travaux d’intérêt général.
Cette initiative audacieuse marque un tournant dans la politique pénale du pays et pourrait servir de modèle pour d’autres nations confrontées à des défis similaires.
Le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, a expliqué la logique derrière cette réforme : « Nos prisons sont aujourd’hui pleines de personnes condamnées pour diverses raisons. Cette surpopulation carcérale peut être utilisée à d’autres fins ».
L’objectif est clair : transformer une problématique en opportunité, en réorientant les ressources humaines vers des activités bénéfiques pour la société.
La mesure prévoit que pour certaines infractions, les juges prononceront systématiquement des peines de travail d’intérêt général en lieu et place de l’emprisonnement.
Cette approche novatrice vise non seulement à désengorger les prisons, mais aussi à favoriser la réinsertion des condamnés tout en contribuant au développement du pays.
Le président Ibrahim Traoré, fervent défenseur de cette réforme, avait déjà exprimé à plusieurs reprises sa volonté de transformer le système carcéral.
Sa vision est d’employer les détenus dans des secteurs productifs tels que l’agriculture et les infrastructures, alignant ainsi la politique pénale avec les objectifs de développement national.
Cette initiative s’inscrit dans une réflexion plus large sur le rôle de la justice dans la société burkinabè. En privilégiant la réinsertion et l’utilité sociale plutôt que la simple punition, le Burkina Faso fait le pari d’une approche plus humaine et potentiellement plus efficace de la justice pénale.
Cependant, la mise en œuvre de cette réforme soulève de nombreuses questions. Comment seront sélectionnées les infractions éligibles à cette alternative ? Quels mécanismes seront mis en place pour assurer le suivi et l’encadrement des personnes condamnées à ces travaux d’intérêt général ? La société burkinabè est-elle prête à accueillir ce changement de paradigme ?
Alors que le projet de loi suit son cours législatif, le gouvernement d’Ibrahim Traoré devra répondre à ces interrogations et convaincre la population du bien-fondé de la réforme sur la prison.
Si elle réussit, cette initiative pourrait non seulement transformer le système pénal burkinabè, mais aussi inspirer d’autres pays africains confrontés à des défis similaires, marquant ainsi un tournant dans l’approche de la justice et de la réinsertion sur le continent.