Burkina Faso : le gouvernement annonce avoir déjoué un coup d’État

Burkina Faso exploitation CEDEAO

Crédits photo : Pixabay / GDJ

Au Burkina Faso, les autorités ont révélé, ce lundi 21 avril 2025 au soir, avoir déjoué une tentative de putsch qui ciblait les institutions de l’État.

L’annonce a été faite par le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana sur la télévision nationale. Il n’a pas manqué de détailler le complot qui aurait impliqué plusieurs officiers des forces armées régulières.

Selon le communiqué officiel, les services de renseignement ont intercepté des communications compromettantes entre un militaire burkinabè et des responsables de groupes armés.

Une longue enquête menée par les autorités du Burkina Faso

Ces échanges concernaient des informations confidentielles sur les positions des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), ainsi que des renseignements stratégiques sur certaines opérations militaires en cours.

L’enquête menée par les services de sécurité a identifié le lieutenant Abdrahmane Barry comme principal suspect.

Affecté au bataillon de la justice militaire, ce dernier était déjà poursuivi pour désertion et absence irrégulière.

Sa surveillance aurait permis de mettre au jour un réseau impliquant d’autres militaires, dont le capitaine Jouani Compaoré, le sous-officier Laoko Zerbo, le commandant Frédéric Ouédraogo en service au Centre intégré des opérations, et le commandant Constantin Kaboré, présenté comme étant actuellement en fuite en Côte d’Ivoire.

Le projet de déstabilisation aurait été programmé pour le mercredi 16 avril 2025, avec une action armée coordonnée visant directement la présidence du Faso.

Selon les enquêteurs, cette initiative devait coïncider avec plusieurs attaques simultanées de groupes armés, destinées à submerger les capacités de réaction des forces de sécurité burkinabè.

Le ministre Sana a détaillé la stratégie présumée des putschistes, qui auraient tenté de semer la confusion au sein des forces armées en diffusant de fausses informations, notamment concernant l’existence de « listes noires ».

Les conspirateurs auraient également approché des chefs coutumiers et religieux pour rallier d’autres militaires à leur cause. Le capitaine René David Ouédraogo figure parmi les officiers ayant pris la fuite avant d’être appréhendés.

L’enquête révèle également que certains Volontaires pour la défense de la patrie auraient été sollicités et financés pour influencer négativement leurs collègues.

Toutefois, plusieurs dénonciations spontanées auraient permis aux forces de sécurité d’intervenir à temps et de procéder à l’arrestation de plusieurs suspects à Ouagadougou, tandis que d’autres ont réussi à quitter le territoire national pour se réfugier en Côte d’Ivoire.

D’après les autorités du Burkina Faso, la coordination extérieure du complot resterait active à Abidjan, avec l’intention de provoquer des troubles dans le pays avant le mois de juin.

Le ministre a assuré que les services de renseignement poursuivaient leur travail et que d’autres individus faisaient l’objet d’une surveillance étroite.

Le communiqué gouvernemental conclut en appelant la population à la vigilance et invite les citoyens à signaler toute activité suspecte.

Les autorités ont par ailleurs salué la coopération de certains soldats et VDP qui ont permis de déjouer cette tentative de déstabilisation, soulignant l’importance de la cohésion nationale face aux menaces intérieures et extérieures.

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