La visite de Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie de la Russie, au Burkina Faso marque un tournant dans les relations entre les deux pays, au grand dam de la France.
Arrivé ce mardi 4 juin dans la capitale burkinabè pour une visite d’amitié et de travail de 48 heures, Lavrov n’a pas manqué de souligner le « plein essor » des relations russo-burkinabè. Un constat qui risque de faire grincer des dents à Paris.
Il faut bien le reconnaître : depuis quelque temps, la France a perdu sa place au Burkina Faso. Avec l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, les autorités burkinabè ont pris leurs distances avec l’ancienne puissance coloniale.
Et ce, allant jusqu’à lui demander de plier bagage et de retirer ses forces spéciales du pays. Un camouflet pour Paris, qui voit son influence s’effriter dans une région où elle a longtemps régné en maître.
Pendant ce temps, Moscou avance ses pions. La visite de Lavrov, qui a accepté une séance de travail dès sa descente d’avion malgré le décalage horaire, en est la preuve éclatante.
Le Kremlin a flairé le bon coup et compte bien en profiter pour renforcer son ancrage en Afrique de l’Ouest. Une stratégie qui semble porter ses fruits, si l’on en croit les propos de Lavrov, qui n’a pas manqué de souligner que le Burkina Faso était « pratiquement le premier pays » à aider la Russie à relancer ses ambassades sur le continent.
Alors, que va-t-il sortir de cette visite ? Difficile à dire, tant les discussions entre Lavrov et ses homologues burkinabè sont restées confidentielles. Mais une chose est sûre : les questions sécuritaires et économiques seront au menu.
Et nul doute que Moscou mettra tout en œuvre pour se présenter comme un partenaire fiable et efficace, capable de répondre aux défis auxquels fait face le Burkina Faso.
Pour la France, c’est un sacré coup dur. Voir son influence s’étioler au profit de la Russie, dans une région où elle a longtemps été le partenaire privilégié, a de quoi faire grincer des dents à l’Élysée.
Mais Paris n’a pas dit son dernier mot. Reste à savoir quelle sera la contre-attaque française pour tenter de regagner le terrain perdu.
Une chose est sûre : dans cette partie d’échecs géopolitique au Burkina Faso, la Russie vient de marquer un point devant la France.
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