La dette publique du Burkina Faso poursuit sa progression, mais demeure sous contrôle selon les institutions financières internationales.
En effet, d’après le bulletin statistique de la dette publique publié samedi 26 avril 2025, la dette publique du pays d’Ibrahim Traoré a franchi un nouveau seuil pour s’établir à 8029,60 milliards de francs CFA (13,93 milliards de dollars) à fin décembre 2024, représentant 58,6% du produit intérieur brut.
Ce montant traduit une augmentation significative de 15,6% par rapport à décembre 2023, où la dette s’élevait à 6946,52 milliards de francs CFA.
La dette publique du Burkina Faso divisée
La structure de la dette publique du Burkina Faso révèle une prédominance de l’endettement intérieur, qui constitue 59,5% du total avec 4777,51 milliards de francs CFA.
Cette dette intérieure a connu une progression plus rapide que la composante extérieure, traduisant les difficultés croissantes de l’État à mobiliser des ressources domestiques pour financer ses dépenses essentielles.
La dette extérieure burkinabè n’est pas en reste, atteignant 3252,08 milliards de francs CFA (5,64 milliards de dollars) à fin décembre 2024, soit une hausse de 9,6% sur un an.
Le bulletin précise que cette augmentation résulte principalement des emprunts extérieurs nets et des variations des taux de change.
Les prêts multilatéraux représentent la majeure partie de cet endettement extérieur, comptant pour 89,4% de l’encours total, ce qui témoigne de l’importance des institutions financières internationales dans le soutien au pays.
Concernant le service de la dette, le Burkina Faso a effectué des paiements s’élevant à 1169,8 milliards de francs CFA en 2024, un montant en baisse de 4,4% par rapport à l’exercice précédent. Cette diminution pourrait refléter les efforts de restructuration ou les aménagements obtenus auprès de certains créanciers face aux difficultés du pays.
La crise sécuritaire persistante que traverse le Burkina Faso depuis plusieurs années constitue un facteur déterminant dans l’évolution de sa dette publique.
Les attaques terroristes récurrentes ont non seulement un impact humanitaire considérable, mais engendrent également des coûts substantiels en matière de défense et de sécurité, réduisant la marge de manœuvre budgétaire pour d’autres secteurs prioritaires comme l’éducation ou la santé.
Pour financer son programme d’investissements publics dans ce contexte difficile, le pays est contraint de se tourner régulièrement vers les marchés financiers.
À la date du 23 avril 2025, les autorités burkinabè avaient déjà levé 426 milliards de francs CFA sur le marché régional et prévoient d’atteindre un total de 1185 milliards pour l’année 2025. Ce montant, bien qu’important, demeure inférieur aux prévisions de l’année précédente, suggérant une volonté de modération dans le recours à l’endettement.
Malgré cette tendance haussière, la Banque mondiale maintient son évaluation du risque de surendettement du Burkina Faso à un niveau « modéré ».
Cette appréciation, relativement favorable compte tenu des circonstances, s’explique notamment par la structure de la dette extérieure, majoritairement contractée auprès d’institutions multilatérales à des conditions concessionnelles.
Les projections du Fonds Monétaire International (FMI) se veulent également rassurantes pour l’avenir de la dette publique burkinabè.
Selon l’institution, le ratio dette/PIB devrait amorcer une trajectoire descendante pour s’établir à 50,2% en 2025, puis poursuivre sa baisse jusqu’à atteindre 48,2% à l’horizon 2030.