L’instance suprême de régulation des médias au Burkina Faso vient de sévir contre TV5Monde à la hauteur de 50 millions de francs CFA et bien plus.
En effet, dans un communiqué publié ce mardi 18 juin 2024, le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) annonce la suspension pour 6 mois de la chaîne française TV5Monde-Afrique sur le territoire burkinabè.
Cette sanction radicale fait suite à un épisode du journal télévisé diffusé le 17 juin.
Dans ce dernier, le CSC a relevé nombre d’« insinuations malveillantes » et de « propos tendancieux frisant la désinformation ».
Au cœur des griefs : des déclarations jugées de nature à « minimiser les efforts » consentis par les autorités de Transition, les forces armées et la population dans la lutte pour la « reconquête du territoire national » face aux groupes djihadistes.
L’invité controversé de cette édition n’était autre que Newton Ahmed Barry, un analyste politique dont les prises de position tranchées sur le conflit ont déjà provoqué les foudres du régime par le passé.
Mais cette fois, la pilule n’est pas passée. Outre les 6 mois de suspension pure et simple, TV5Monde doit s’acquitter d’une lourde amende de 50 millions de francs CFA, soit plus de 75.000 euros auprès du Burkina Faso.
Un véritable coup de semonce pour la chaîne francophone, qui avait déjà écopé fin avril d’un blâme pour avoir relayé un rapport d’Human Rights Watch controversé sur l’armée burkinabè.
Pour le CSC, il s’agit aussi d’adresser « un avertissement à l’ensemble des médias » pour les inciter à faire preuve d’un « professionnalisme » accru sur ce sujet ultra-sensible de la lutte antiterroriste.
Un corps de doctrines qui semble désormais s’imposer par la manière forte à Ouagadougou.
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