Il n’est pas rare de voir la Banque africaine de développement (BAD) faire une demande au président de la République du Burkina Faso, Ibrahim Traoré.
Lors de la présentation officielle du Rapport pays 2025 sur le Burkina Faso, la déclinaison nationale des Perspectives économiques en Afrique de la BAD a marqué un moment fort pour les décideurs publics et les partenaires du développement.
Organisé le 18 juillet en format virtuel depuis Ouagadougou, l’événement a rassemblé plus de 80 participants, issus de l’administration, du secteur privé, du monde académique et des institutions internationales.
Dans un message vidéo introductif, le professeur Kevin Urama, économiste en chef de la BAD, a rappelé l’objectif fondamental des rapports pays : nourrir le dialogue stratégique et éclairer les politiques publiques. Cette édition 2025, centrée sur le thème ‘’Tirer le meilleur parti du capital du Burkina Faso pour favoriser son développement », propose une lecture intégrée du potentiel économique du pays.
Une croissance résiliente
Malgré un environnement marqué par l’insécurité, les urgences humanitaires et les aléas climatiques, l’économie burkinabè a poursuivi sa croissance en 2024, avec une progression estimée à 5%. Un signal positif que les autorités souhaitent transformer en opportunité structurelle.
Selon le représentant du ministère de l’Économie, Souleymane Nabolé, ‘’il faut désormais penser la transformation de l’économie en s’appuyant sur les ressources humaines, naturelles, financières et les infrastructures ».
Cette vision est partagée par la BAD, qui appelle à une exploitation plus stratégique de toutes les formes de capital : ressources minières, capital humain, infrastructures socio-économiques, et capacité administrative.
Mobilisation des ressources domestiques, un enjeu central
Face au tarissement relatif de l’aide extérieure, le rapport insiste sur la nécessité de renforcer la mobilisation des ressources internes pour combler le déficit de financement. Des recommandations concrètes ont été formulées.
Plus concrètement, elles concernent la modernisation des filières agricoles et le développement de l’agro-industrie, pilier central de l’économie burkinabè ; l’amélioration de la fiscalité minière, souvent peu captée dans les recettes publiques ; la lutte contre les flux financiers illicites, qui grèvent les marges budgétaires ; le renforcement des services publics essentiels, notamment dans l’éducation, la santé, et la formation technique et professionnelle ; et l’accroissement de l’efficacité des administrations fiscales, douanières et judiciaires, en misant sur la transparence et la redevabilité.