Au Burkina Faso, le nouveau Premier ministre, Rimbtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a choisi ses premiers mots publics pour saluer l’héritage de son prédécesseur, Dr Apollinaire Kyélem de Tambèla.
Pour rappel, la nomination de Jean Emmanuel Ouédraogo comme nouveau premier ministre intervient dans le cadre d’un remaniement gouvernemental initié par le capitaine Ibrahim Traoré, qui vise à remodeler l’architecture politique du Burkina Faso.
L’ancien ministre de la Communication, désormais Premier ministre, hérite d’une situation complexe, entre défis sécuritaires et enjeux de développement, dans un pays qui a coupé les ponts avec ses anciens partenaires que sont la CEDEAO et France.
Ainsi, le nouveau gouvernement de vingt-quatre membres, annoncé à la télévision nationale, reflète une volonté de continuité dans le changement.
Les modifications les plus notables concernent des postes stratégiques, notamment le ministère de l’Action humanitaire, secoué récemment par un scandale financier, et celui de la Défense, crucial dans un pays confronté à des défis sécuritaires majeurs.
La composition de cette équipe gouvernementale, majoritairement civile malgré la prépondérance militaire au sommet de l’État, traduit une recherche d’équilibre.
Notons que cette transition gouvernementale s’inscrit aussi dans un contexte régional particulier, alors que le Burkina Faso renforce ses liens avec le Mali et le Niger au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Les défis qui attendent le Premier ministre Ouédraogo sont considérables.
Avec près de deux millions de déplacés internes et plus de 26 000 victimes depuis 2015 selon l’ONG Acled, la situation sécuritaire reste préoccupante.
Le nouveau chef du gouvernement devra également gérer les attentes d’une population qui aspire à la stabilité et au développement.
Enfin, en saluant le « patriotisme » et « l’engagement sans faille » de son prédécesseur, Jean Emmanuel Ouédraogo pose les bases d’une continuité dans l’action gouvernementale, tout en laissant entrevoir la possibilité d’insuffler une nouvelle dynamique à la gouvernance du pays.