À l’issue du Conseil des ministres du vendredi 02 mai 2025 au Burkina Faso, le gouvernement de la transition a instauré une immersion patriotique obligatoire pour les élèves admis au BEPC, au CAP et au BAC.
Une décision qui a été fortement commentée et saluée par la population burkinabè depuis son annonce.
Toutefois, le ministre burkinabè de la communication et porte-parole du gouvernement, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, a tenu à apporter plus d’éclaircissement par rapport à cette décision gouvernementale à l’endroit des élèves.
Selon les explications du ministre, il est aujourd’hui plus que jamais, nécessaire d’inculquer à ces élèves qui constituent la relève de demain, des valeurs patriotiques.
À travers cette initiative, les autorités burkinabè espèrent voir naître des citoyens burkinabè patriotes, amoureux de leur pays et prêts à défendre ses intérêts.
« Pour nous, aujourd’hui, nous pouvons avoir des citoyens bien formés sur le plan scientifique, intellectuel et technique. Mais vous comprenez que cela n’est pas suffisant. Ce qui importe le plus, c’est avoir des citoyens patriotes. Et, cela est extrêmement important.
Donc en termes de résultats attendus, nous espérons, à travers cette initiative, voir de nouveaux Burkinabè naître. Sinon voir les Burkinabè se transformer en de nouveaux citoyens qui aiment véritablement leur pays et qui pourront se battre pour sauvegarder les intérêts de leur pays, se battre pour accompagner l’ensemble des actions de développement engagées par le chef de l’Etat et le gouvernement », a déclaré l’autorité ministérielle.
Une formation qui prendra en compte plusieurs aspects de l’histoire du pays
Selon le porte-parole du gouvernement burkinabè, « l’exercice va consister à bénéficier d’une formation autour de plusieurs modules. Les modules vont concerner déjà l’histoire du Burkina Faso. Vous savez qu’aujourd’hui, l’histoire de notre pays n’est pas très bien connue. Les enseignements qui sont dispensés dans nos écoles sont quelquefois assez sommaires. Nous connaissons très bien l’histoire des autres pays, des autres Nations, mais nous connaissons assez mal l’histoire de notre pays. Alors qu’on ne peut pas prétendre aimer son pays, prétendre défendre les intérêts de son pays si, bien sûr, on ne le connaît pas.
Donc, il y a des modules qui vont être principalement axés sur l’histoire politique du Burkina Faso, la sociologie, les relations intercommunautaires, le sens du patriotisme, le vivre-ensemble, la cohésion sociale et la géopolitique. Parce qu’aujourd’hui, l’un des enjeux majeurs et malheureusement ignoré de la plupart des Burkinabè, ce sont les enjeux géopolitiques. Et, c’est cela qui permet aujourd’hui d’avoir une meilleure compréhension des choix stratégiques, des relations inter-Etats et certaines décisions prises par les grandes puissances. Il faut que nous puissions enseigner les valeurs à nos jeunes ».
Vers un enrôlement de ces jeunes?
Toutefois, il a tenu à souligner que contrairement à ce que pense plus d’un, la formation ne se déroulera pas dans des camps militaires. Il a notamment insisté sur le fait qu’il ne s’agissait nullement d’enrôler ces élèves.
« La formation ne se fera pas dans des camps militaires. Ce sont plutôt des centres spécifiques. Elle se fera au sein même des établissements que nous allons identifier avec des formateurs spécifiques. Il ne s’agit pas des mêmes formateurs que nous rencontrons dans les différents camps militaires. C’est dire tout le soin que le gouvernement accorde à cette initiative. Il ne s’agit pas, je le répète, de sanctionner ou d’enrôler les jeunes. Mais plutôt de leur inculquer des valeurs », a-t-il expliqué.