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Credit Photo : Présidence du Faso

Le gouvernement du Burkina Faso avec à sa tête Ibrahim Traoré vient de frapper un grand coup.

Le gouvernement burkinabè a annoncé, le vendredi 22 août 2015 la fin de toutes les activités du projet de lutte contre le paludisme de Target Malaria.

« Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) informe le public burkinabé qu’il (…) est mis fin à toutes les activités du projet Target Malaria sur toute l’étendue du territoire national », peut-on lire dans un communiqué publié   le vendredi 22 août 2015 sur les réseaux sociaux.

Cette annonce n’a rien d’anodin. Elle s’accompagne d’une série de mesures concrètes : “les enceintes contenant les moustiques génétiquement modifiés sont sous scellés depuis le 18 août 2025. Aussi, tous les échantillons seront détruits suivant un protocole indiqué”. Comme pour clore un chapitre controversé, le gouvernement rassure en affirmant que “les moustiques mâles biaisés génétiquement modifiés sans impulsion génétique lâchés dans le village de Souroukoudingan, Province du Houet, Région du Guiriko ont été soigneusement traités par les services techniques compétents”.

Mais derrière ces décisions officielles, une tension plus profonde s’était installée depuis des années. La Coalition de veille sur les activités biotechnologiques au Burkina Faso (CVAB) n’avait cessé de tirer la sonnette d’alarme.

Elle avait dénoncé “le lâcher de moustiques mâles génétiquement modifiés dans le village de Souroukoudingan, province du Houet, région des Guiriko (ex-Hauts-Bassins)”. Pour ses membres, le danger n’était pas seulement scientifique, il était aussi éthique.

« Le problème, c’est la solution que propose le projet Target Malaria, qui consiste en l’élimination du vecteur par des moustiques à impulsion génétique, mis au point grâce à la technologie du forçage génétique. Nous précisons que les œufs de moustiques génétiquement modifiés, qui seront génétiquement forcés par la suite, sont importés de l’Imperial College of London et d’Italie. Cette technologie est très controversée et pose des problèmes éthiques. Au lieu d’envisager des solutions aux risques imprévisibles, nous disons qu’il faut plutôt privilégier les alternatives sûres », a souligné Ali Tapsoba, figure de la coalition.

Pour ces activistes, les inquiétudes ne sont pas exagérées. Selon eux, le forçage génétique pourrait aller jusqu’à « exterminer toute une espèce », avec des conséquences encore impossibles à prévoir. « Plus précisément, les impacts des organismes issus du forçage génétique sur la santé et les écosystèmes sont inconnus et potentiellement irréversibles », a ajouté la Coalition.

Présent au Burkina Faso depuis 2012, Target Malaria s’était pourtant présenté comme un projet ambitieux, un consortium international de recherche qui voulait co-développer et partager des solutions génétiques nouvelles, durables et économiques pour réduire la transmission du paludisme.

Mais en mettant fin à cette expérience, le gouvernement du Burkina choisit une autre voie : celle de la prudence, de la souveraineté scientifique et d’une protection assumée des générations futures face aux incertitudes de la science moderne.

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