Burkina Faso : Ibrahim Traoré durcit le ton ; les banques vont remettre plusieurs milliards à l’État

Burkina Faso : chose promise, chose due ; Ibrahim Traoré tient parole et offre un chef-d'œuvre à...

Crédit Photo : miroirdafrique.info

Au Burkina Faso, le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, hausse le ton face aux banques du pays.

En effet, lors d’une déclaration prononcée le 20 mars 2025 à Ziniaré, dans la région du Plateau-Central, il a enjoint aux établissements financiers de reverser 25 % des dépôts à terme (DAT) souscrits par les sociétés publiques afin de permettre le paiement de la dette intérieure.

L’annonce a été officialisée par un communiqué gouvernemental publié le 21 mars 2025, précisant que les banques ont jusqu’à la fin du même mois de mars pour s’exécuter.

Ce coup de pression intervient alors que le Burkina Faso fait face à une dette intérieure de plus de 7 milliards d’euros à la fin de l’année 2024, en hausse de 20 % par rapport à 2023, selon le ministère des Finances.

Pour Ibrahim Traoré, cette mesure contre les banques est essentielle pour injecter des liquidités dans l’économie du Burkina Faso.

Le but est d’assurer le paiement des entreprises ayant exécuté des travaux publics, évitant ainsi des pertes d’emplois.

« Certaines banques ont accepté de libérer les fonds, mais la majorité reste hésitante », a-t-il souligné, avant d’ajouter que l’État pourrait employer d’autres méthodes en cas de résistance.

Les banques se retrouvent donc sous pression, face à un dilemme financier et politique.

Ces placements sont généralement bloqués pour une durée déterminée afin de générer des intérêts, ce qui complique une libération immédiate des fonds.

Toutefois, des experts du secteur bancaire estiment qu’un compromis peut être trouvé sans mettre en péril la stabilité financière du pays.

Selon Elfried Didehia, ancien cadre de banques panafricaines, « il faut une discussion ouverte et une bonne volonté de part et d’autre pour permettre à l’État d’accéder à ces fonds sans fragiliser le secteur bancaire ».

En parallèle, Ibrahim Traoré a exhorté les importateurs à se rapprocher du ministère du Commerce pour obtenir les autorisations nécessaires à l’exercice de leurs activités.

Il a également mis en garde les commerçants pratiquant la spéculation en stockant des produits, dénonçant ces pratiques qui aggravent l’inflation et pénalisent la population.

À quelques jours de l’échéance fixée par le président burkinabè, les établissements financiers doivent désormais choisir entre négociation et confrontation avec l’État.

Pour Ibrahim Traoré, l’objectif est clair : récupérer une partie des ressources publiques placées en banque pour faire face aux priorités économiques du pays.

Reste à voir si cette décision parviendra à concilier les impératifs de souveraineté financière et la viabilité du secteur bancaire burkinabè.

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