Burkina Faso : Ibrahim Traoré décide de la dissolution de la CENI

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Crédits photo : Burkina24 / TikTok

Au Burkina Faso, le gouvernement sous la supervision du capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition, vient de prendre une décision importante : la dissolution de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).

En effet, le gouvernement, rassemblé en Conseil des Ministres ce 16 juillet 2025, a décidé de signer la fin de l’organisation traditionnellement chargée d’organiser les élections.

Aux termes du compte rendu du Conseil des Ministres, le gouvernement a fait comprendre que la décision a été prise dans le « cadre de la refondation de l’État ».

Pour remplacer la CENI, aucune nouvelle institution n’a été créée. Les prérogatives de la commission ont dorénavant été transmises au ministère de l’Administration territoriale.

Le gouvernement a motivé la démarche par la nécessité de limiter, voire de rationaliser les dépenses et les charges de fonctionnement de l’État.

« Subventionnée à près d’un demi-milliard francs CFA chaque année, l’existence de cette structure, aujourd’hui, s’avère en incohérence totale avec les dispositions de la Charte de la transition en plus d’être budgétivore », a notamment fait savoir le ministre de l’Administration territoriale et de la mobilité Emile Zerbo à la fin du Conseil des Ministres.

Ainsi, la commission électorale est peinte comme un gouffre financier pour l’État qui tente de se reconstruire et de se développer malgré les problèmes sécuritaires qui le frappent. Les menaces terroristes continuent en effet de peser sur le pays des hommes intègres.

Si une telle reconfiguration peut être bénéfique pour l’économie, elle soulève néanmoins des interrogations pour la transparence des prochaines élections.

Et pour cause, l’avantage premier d’une commission électorale est son indépendance vis-à-vis des autorités nationales. Avec les attributions de la CENI transférées à un ministère, d’aucun pourrait se questionner sur l’impartialité des résultats des prochaines élections.

Un tel changement sera-t-il bénéfique pour le pays sahélien ? Seul l’avenir nous le dira.

Pour rappel, la dissolution de la CENI n’est pas la première réforme institutionnelle du capitaine Ibrahim Traoré au Burkina Faso. Depuis son accession au pouvoir en 2022, il a en effet multiplié les transformations institutionnelles qui pourraient à termes créer une nouvelle dynamique au Burkina Faso.

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