Au Burkina Faso, le gouvernement d’Ibrahim Traoré vient d’offrir une aide exceptionnelle aux agriculteurs. En effet, dans la province des Banwa, 600 hectares de bas-fonds ont été labourés et aménagés gratuitement. Cette mesure vise à soutenir la production agricole dans une région touchée par l’insécurité.
La direction provinciale de l’Agriculture des Banwa a pris cette initiative importante. Elle a mis à disposition des tracteurs d’État pour labourer gratuitement ces terres.
Les bas-fonds sont des zones humides très fertiles, idéales pour cultiver le riz. Cette aide représente une économie considérable pour les producteurs locaux.
Une aubaine pour les producteurs au Burkina Faso
Par ailleurs, les agriculteurs peuvent utiliser les tracteurs gouvernementaux à prix réduit. Le coût du labour à l’hectare s’élève à 10 000 francs CFA. Cette tarification est très avantageuse comparée aux tracteurs privés qui facturent entre 22 500 et 25 000 francs CFA. Le franc CFA est la monnaie utilisée dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.
Cependant, les agriculteurs font face à des défis climatiques importants. La saison des pluies 2025 connaît un démarrage difficile avec des poches de sécheresse. La situation inquiète les producteurs qui dépendent entièrement des précipitations pour leurs cultures. Dans certaines zones, le manque de pluie empêche les travaux agricoles.
Michel Coulibaly, producteur à Wara, témoigne de ces difficultés à nos confrères l’Agence d’Information du Burkina. Il a déjà semé du maïs et du riz, mais le manque de pluie l’empêche de terminer ses travaux. Il souhaite également cultiver du blé pendant la saison des pluies, une nouvelle expérience dans la région. Son champ se trouve dans un hameau situé à 7 kilomètres de Solenzo.
La situation varie selon les localités. À Solenzo, le manque de pluie décourage même les personnes déplacées internes. Ces populations ont fui l’insécurité dans d’autres régions du pays. Mifia Coulibaly, propriétaire terrien, a cédé 4 hectares à ces familles vulnérables. Néanmoins, les conditions climatiques défavorables les empêchent de cultiver.
En revanche, les villages de Koma, Lèkôrô et Darsalamy présentent une situation plus favorable. Situés plus loin de Solenzo, ces villages bénéficient de meilleures conditions climatiques. Les plantes y poussent normalement et les producteurs attendent maintenant l’engrais pour optimiser leurs récoltes.
L’accès aux intrants agricoles reste problématique. Les intrants sont les produits nécessaires à l’agriculture comme les engrais et les semences. Félix Coulibaly, agriculteur à Wara, dénonce les pratiques de distribution inéquitable. Il doit acheter de l’engrais à plus de 20 000 francs CFA le sac dans les boutiques privées.
Cette situation résulte d’une distribution insuffisante dans les secteurs officiels. Un seul sac d’engrais pour toute une famille cultivant plusieurs hectares s’avère largement insuffisant. Cette problématique menace la productivité agricole de la région.
Toutefois, les personnes déplacées internes bénéficient gratuitement de semences et d’engrais selon le directeur provincial Madou Coulibaly. Cette aide gouvernementale témoigne de la volonté d’inclusion sociale du Burkina Faso. Malheureusement, les quantités distribuées restent insuffisantes face aux besoins réels.
À Darsalamy, Sadik Maïga souligne un aspect positif : la sécurité s’améliore. Après trois années d’insécurité qui empêchaient toute production, les agriculteurs peuvent enfin retourner aux champs.
Finalement, les producteurs au Burkina Faso gardent espoir malgré les difficultés. Ils attendent des pluies plus abondantes et un meilleur accès aux engrais pour réussir leur saison agricole. L’initiative gouvernementale de labour gratuit constitue un premier pas encourageant pour soutenir l’agriculture nationale du Burkina Faso.