Burkina Faso : des journalistes envoyés de force au front retrouvent…

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Crédits photo : Britannica

Deux journalistes réquisitionnés de force fin mars 2025 à Ouagadougou pour combattre les jihadistes qui minent le Burkina Faso, après des propos critiques envers le régime militaire, ont été libérés ce jeudi 17 juillet 2025 au soir, ont indiqué vendredi 18 juillet un média burkinabè et un proche.

Le 24 mars, le président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB) Guézouma Sanogo et son vice-président Boukari Ouoba avaient été enlevés après avoir dénoncé publiquement des « atteintes à la liberté d’expression et de presse ».

Deux jours plus tard, un troisième journaliste, Luc Pagbelguem, avait été à son tour enlevé pour avoir fait un reportage sur ces propos.

Les trois journalistes étaient réapparus quelques jours plus tard dans une vidéo, réquisitionnés pour « couvrir la réalité » de la lutte antijihadiste.

« Bonne nouvelle! Notre journaliste reporter d’images, Luc Pagbelguem, est de retour parmi nous depuis la nuit du jeudi 17 juillet », a annoncé vendredi la télévision privée BF1, employeur de M. Pagbelguem.

« Boukari Ouoba se porte bien et se trouve en famille », a confié à l’AFP l’un de ses proches.

La pouvoir dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis un coup d’Etat en septembre 2022, utilise de manière abusive un décret de mobilisation générale dans le cadre de la lutte antijihadiste pour réprimer les voix discordantes, réquisitionnées pour combattre au front.

Au lendemain de l’enlèvement de ses deux cadres, le 25 mars, les autorités avaient annoncé la dissolution de l’AJB pour des raisons administratives.

La semaine dernière, quatre autres personnes enlevées il y a plusieurs mois après des propos critiques envers le pouvoir ont été libérées.

Parmi elles, Kalifara Seré, chroniqueur réputé de la télévision privée BF1, avait remis en cause la véracité des images du chef de l’État donnant son sang deux jours après un incident de tir d’obus près du palais présidentiel de Ouagadougou.

Plusieurs autres journalistes et activistes de la société civile au Burkina Faso demeurent « réquisitionnés » par la pouvoir suite à des propos critiques.

Des dizaines d’officiers militaires, dont l’ex-chef d’état-major de la gendarmerie Evrard Somda, ont également été arrêtés, tous accusés de « complot » ou de « tentative de déstabilisation des institutions républicaines ».

© Agence France-Presse

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