Le Premier ministre du Burkina Faso, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a ouvert, lundi 10 novembre 2025 à Bobo-Dioulasso, la 22ᵉ Rencontre nationale Gouvernement/Secteur privé (RGSP). L’événement, placé sous le thème « Développement des infrastructures : enjeux, défis et engagement patriotique pour une économie durable », a réuni les principaux acteurs économiques du pays autour des membres du gouvernement.
Le gouvernement veut rétablir la confiance
Devant les représentants du patronat et des organisations professionnelles, plusieurs ministres ont répondu aux préoccupations formulées par le secteur privé. Le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Mathias Traoré, a notamment été interpellé sur la question du salaire des gardiens, sujet récurrent dans les discussions sociales.
Il a rappelé que le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) a été relevé de 36 164 à 45 000 F CFA, mesure censée entraîner une amélioration générale des rémunérations. Mais le ministre a reconnu que les effets de cette revalorisation sont limités dans le cas du gardiennage.
« Bon nombre d’entreprises ont externalisé ce service. Les sociétés de placement pratiquent des prélèvements qui réduisent le salaire net des gardiens à des montants dérisoires », a-t-il déploré.
Il a toutefois assuré que cette situation devrait être corrigée par le projet de code du travail en cours d’élaboration, qui intégrera des dispositions visant à mieux encadrer les pratiques des agences de sous-traitance.
La reconnaissance des diplômes professionnels en bonne voie
Le Secrétaire général du ministère en charge de l’Industrie a, pour sa part, fait le point sur la mise en œuvre des recommandations issues de la RGSP 2024.
Selon lui, la reconnaissance des diplômes de formation technique et professionnelle, notamment les Certificats de qualification professionnelle (CQP) et les Brevets de qualification technique (BQT), dans les concours publics, a été approuvée. Le ministère de la Fonction publique attend désormais la définition officielle des équivalences entre diplômes.
Des avancées progressives
Sur un total de 70 recommandations formulées l’année précédente, 14 ont été entièrement exécutées, 35 sont en cours de mise en œuvre et 21 demeurent en attente au niveau des structures concernées.
Un dialogue national renouvelé
La RGSP 2025 est l’aboutissement d’un long processus participatif ayant mobilisé les acteurs économiques dans toutes les régions du pays entre mai et juillet 2025. Ces concertations publiques et sectorielles ont permis d’identifier les priorités du secteur privé et de proposer des solutions concrètes aux contraintes structurelles qui freinent la compétitivité des entreprises.
Par cette rencontre, le gouvernement burkinabé entend renforcer le partenariat public-privé et bâtir une économie plus inclusive et résiliente, fondée sur la concertation et la responsabilité partagée.