Burkina Faso : après TV5Monde, au tour de cette radio française de se faire taper sur les doigts ?

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Credit Photo : Britannica / © Encyclopædia

Les tensions semblent monter d’un cran entre les autorités burkinabè et certains médias français. Après la sévère sanction infligée à TV5Monde, c’est au tour de Radio France Internationale (RFI) d’essuyer les foudres du Burkina Faso pour un sujet délicat : la supposée arrivée de renforts militaires maliens et russes dans la capitale.

Un démenti cinglant a en effet été opposé par le gouvernement aux allégations de la radio française. Jean Emmanuel Ouédraogo, le porte-parole officiel, a dénoncé une « campagne de désinformation » visant à nuire à l’image du Burkina Faso et à discréditer son combat contre l’hydre djihadiste. Des mots lourds de sens dans un contexte régional tendu.

L’affaire prend sa source dans un rapport explosif diffusé par RFI. Citant des « sources sécuritaires » de pays sahéliens, la radio évoquait l’arrivée récente à Ouagadougou de 80 à 120 hommes : des soldats maliens, mais aussi des mercenaires russes du groupe Wagner.

Leur objectif présumé ? Épauler le président de transition Ibrahim Traoré, dépeint comme « vacillant » face à une possible fronde militaire.

Certaines sources évoquaient un possible déploiement dans la ville de Dori, théâtre d’un récent massacre jihadiste meurtrier.

Une hypothèse aux lourdes implications que le pouvoir s’est empressé de balayer.

Ouédraogo a dénoncé une opération de « désinformation » cherchant à ternir les efforts sécuritaires du régime. Une contre-offensive musclée, sur fond de craintes d’une ingérence russe au Sahel.

La riposte du Burkina Faso n’a toutefois pas pris la forme de la sanction drastique frappant TV5Monde quelques jours plus tôt.

La chaîne francophone avait écopé d’une lourde amende et d’une suspension pour des « déclarations malveillantes » remettant en cause l’action des autorités.

Un nouvel épisode illustrant les vives tensions entre Ouagadougou et une partie des médias français sur la sensible question sécuritaire.

Dans un pays meurtri par les violences djihadistes, le traitement de ce sujet semble désormais strictement encadré par un régime déterminé à faire prévaloir son « corps de doctrines ».

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