Divorcée de la France et entretenant des relations tendues avec la CEDEAO, comme l’affiche son nouveau passeport, le Burkina Faso réussit néanmoins à attirer le regard de deux pays étrangers.
L’annonce d’une potentielle coopération trilatérale entre le Burkina Faso, Cuba et le Luxembourg le montre tout en marquant une avancée significative dans la stratégie diplomatique et de développement du pays sahélien.
Cette configuration inhabituelle, révélée lors d’une rencontre le 4 septembre 2024 entre la ministre burkinabè Stella Eldine Kabré/Kaboré et l’ambassadrice cubaine Nadieska Navarro, n’a pas manqué d’attirer les regards.
Premièrement, cette initiative témoigne d’une volonté du Burkina Faso de diversifier ses partenariats internationaux.
Dans un contexte régional instable, caractérisé par des défis sécuritaires et de développement, mais aussi une distanciation avec la CEDEAO, cette approche pourrait être interprétée comme une recherche d’alternatives aux schémas traditionnels d’aide au développement.
Elle souligne également une possible réorientation stratégique, visant à équilibrer les influences des puissances traditionnellement présentes dans la région.
L’implication de Cuba dans ce partenariat est particulièrement intéressante. Reconnue pour son expertise en santé et en éducation, l’île caraïbéenne cherche visiblement à étendre son influence en Afrique.
Cette démarche s’inscrit dans une tradition de diplomatie médicale cubaine, mais pourrait aussi être vue comme une tentative de contourner son isolement économique en tissant des liens avec des pays en développement.
Le rôle du Luxembourg comme potentiel bailleur de fonds ajoute une dimension financière cruciale à cette équation. Ce petit pays européen, rarement associé à des initiatives de grande envergure en Afrique, pourrait chercher à accroître son influence diplomatique tout en diversifiant ses investissements internationaux.
Cette implication luxembourgeoise soulève des questions sur les motivations sous-jacentes et les potentiels avantages recherchés.
Du point de vue du Burkina Faso, cette approche trilatérale présente des avantages potentiels significatifs.
Elle pourrait permettre d’accéder à une expertise cubaine reconnue sans les contraintes financières habituelles, tout en bénéficiant de fonds luxembourgeois.