L’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) a présenté son rapport d’activités 2023, mettant en lumière une augmentation significative des marchés publics conclus au Burkina Faso. Au total, 4 164 contrats ont été signés, représentant un montant de 206,1 milliards F CFA, contre 3 142 marchés pour 162,1 milliards F CFA en 2022.
Une croissance marquée dans la commande publique
Lors de la conférence de presse présidée par Abdallah Youssef Chahine Traoré, président du conseil de régulation de l’ARCOP, il a été souligné que l’État burkinabè a intensifié ses investissements dans divers secteurs stratégiques.
En 2023, la répartition des marchés publics s’est concentrée sur :
- Les fournitures (52,12 %)
- Les prestations (9,27 %)
- Les services courants (29 %)
Les dépenses ont principalement concerné l’appui aux populations déplacées et le renforcement de la sécurité nationale, dans un contexte marqué par des défis sécuritaires persistants.
Des réformes pour moderniser le système
L’ARCOP a poursuivi ses efforts de modernisation en révisant la loi n°039-2016/AN du 02 décembre 2016 et ses décrets d’application. Plusieurs arrêtés ont également été adoptés pour optimiser la gestion des marchés publics.
En matière de formation, 23 sessions ont été organisées, bénéficiant à 643 participants, dont 226 dans le cadre de certifications en partenariat avec l’Université Thomas Sankara.
Par ailleurs, le règlement des litiges a été un enjeu clé en 2023, avec 118 sessions traitant 1 064 dossiers, comprenant :
- 867 plaintes
- 104 demandes de conciliation
- 93 dossiers disciplinaires
Les défis à relever en 2024
Malgré ces avancées, l’ARCOP a identifié plusieurs faiblesses à corriger :
- Faible participation des femmes aux formations certifiantes
- Manque de données sur l’exécution technique et financière des marchés publics
- Difficultés dans le recouvrement des redevances de régulation
- Non-respect des décisions de l’Organe de règlement des différends (ORD)
Face à ces défis, Modeste Yaméogo, secrétaire permanent de l’ARCOP, a réaffirmé l’engagement de l’institution à renforcer la transparence, la traçabilité et le suivi des marchés publics. Parmi les solutions envisagées :
- Encourager la participation des femmes aux formations
- Améliorer le contrôle de l’intégrité des marchés
- Mettre à jour la mercuriale des prix pour une meilleure régulation
Avec ces réformes, le Burkina Faso entend garantir une gestion efficace et équitable des fonds publics, tout en consolidant la confiance des acteurs économiques et institutionnels.