Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, a adressé ce lundi 7 juillet 2025 une circulaire aux préfets pour « prévenir les occupations illicites » de terrain par des membres de la communauté des gens du voyage, en nommant un médiateur départemental notamment et, le cas échéant, de « faire preuve de fermeté ».
Cette circulaire, annoncée en conférence de presse par le ministre auprès du ministre de l’Intérieur, François-Noël Buffet, s’inscrit dans le cadre de propositions formulées par un groupe de travail composé de parlementaires.
Mis en place mi-mars, il avait pour objectif de « trouver les moyens de lutter contre les installations illicites des gens du voyage, très nombreuses », a résumé son président, le préfet Philip Alloncle, et « de pouvoir optimiser l’offre d’accueil » pour ces populations itinérantes, la « renforcer ».
Depuis 2000, la loi prévoit, dans chaque département, l’élaboration d’un schéma d’accueil des gens du voyage. Les communes de plus de 5.000 habitants en font obligatoirement partie.
Quatre axes de travail ont été identifiés, selon M. Alloncle: renforcer l’efficacité des sanctions, notamment judiciaires, renforcer les pouvoirs des préfets, « en matière d’évacuation de terrains occupés de façon illicite », « responsabiliser » les occupants des aires d’accueil, enfin inciter les collectivités à mieux respecter leurs obligations.
Au total, 22 propositions vont être avancées par ces 16 parlementaires, dont une partie figureront dans une proposition de loi à venir.
Dès ce lundi soir, une circulaire, signée par M. Buffet et par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a été envoyée aux préfets pour anticiper les déplacements des groupes de gens du voyage pendant la période estivale.
Ce document exhorte les préfets à « réaffirmer l’autorité de l’Etat » et à prendre des mesures pour « prévenir les occupations illicites ». Parmi elles, la nomination d’un « médiateur départemental » pour « prévenir et gérer les conflits ».
« L’expérience des années précédentes montre qu’une médiation bien lancée avant même le recours aux forces de sécurité aux évacuations forcées réussit », a souligné Philip Alloncle.
Ce document demande aussi d’identifier des terrains d’appoint pour compenser le manque ou la saturation des aires d’accueil.
En cas d’installation illicite, il est exigé de « faire preuve de fermeté ».
« Ce qui est demandé aux préfets, c’est qu’ils puissent recourir systématiquement aux procédures d’évacuations forcées » en cas d’occupation illicite, dès lors que le territoire respecte bien son schéma d’accueil des gens du voyage, a détaillé M. Alloncle.
Depuis mi-mars, ces parlementaires ont rencontré les acteurs concernés, notamment des associations de gens du voyage, a-t-il insisté.
« Ce que nous voulons, c’est que les installations soient naturellement anticipées le plus tôt possible pour être organisées et que les choses se passent bien pour tout le monde », a affirmé François-Noël Buffet.
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