Selon les données du site Statista, certains pays sont moins endettés que d’autres. Ces pays se démarquent en affichant des niveaux de dette publique exceptionnellement bas par rapport à leur produit intérieur brut (PIB).
Pourquoi ces États s’endettent-ils si peu, et comment parviennent-ils à résister aux crises économiques mondiales ? Le cas emblématique de Brunei, pays pétrolier au modèle unique, soulève des interrogations plus larges : faible endettement signifie-t-il toujours économie solide ? Et que révèle ce classement sur les inégalités économiques à l’échelle mondiale ? Voici ce qu’il faut comprendre.
Quels sont les pays les moins endettés du monde
Le territoire chinois de Macao (RAS) se distingue en tête du classement avec 0 % de dette publique, un cas unique au monde. Juste derrière lui, Brunei Darussalam affiche un ratio de 2,33 %, suivi du Koweït (3,18 %), du Turkménistan (4,7 %) et de Hong Kong RAS (6,46 %). Le top 20 des pays les moins endettés est le suivant :
- Macao RAS– 0 %
- Brunei Darussalam– 2,33 %
- Koweït– 3,18 %
- Turkménistan– 4,7 %
- Hong Kong RAS– 6,46 %
- Tuvalu– 8,29 %
- Kiribati– 11,72 %
- Timor-Leste– 11,76 %
- Micronésie– 12,42 %
- République démocratique du Congo– 14,29 %
- Puerto Rico– 16,97 %
- Kosovo– 17,45 %
- Îles Marshall– 17,66 %
- Îles Salomon– 17,97 %
- Azerbaïdjan– 18,37 %
- Botswana– 19,41 %
- Russie– 19,66 %
- Nauru– 20,17 %
- Estonie– 20,74 %
- Bulgarie– 22,05 %
Ce classement révèle une diversité de profils : micro-États insulaires, économies rentières, pays en développement ou encore nations à discipline budgétaire stricte.
Ces États ont en commun une dette publique très contenue, souvent en raison de ressources naturelles abondantes, d’un accès limité aux marchés financiers, ou d’une stratégie budgétaire prudente.
Le cas de Brunei est particulièrement éclairant. Comme le rappelle la BBC Afrique, ce petit État situé sur l’île de Bornéo reste le pays avec le plus faible ratio dette/PIB au monde, à seulement 1,9 %, selon les estimations récentes.
Ce résultat est d’autant plus notable que la dette de la plupart des pays a explosé avec la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. La raison principale de cette stabilité budgétaire tient en un mot : hydrocarbures. D’après Ulrich Volz, directeur du Center for Sustainable Finance à la SOAS de Londres, « Brunei est un pétrostate. La production de pétrole brut et de gaz naturel représente environ 90 % de son PIB ».
Ces exportations massives ont permis au pays de générer d’importants excédents budgétaires, sans avoir recours à l’endettement. En outre, Brunei n’a quasiment pas de dette extérieure : ses prêts sont financés par ses propres banques.
Grâce à ses rentrées financières, l’État offre des services publics gratuits (santé, éducation), ne prélève aucun impôt sur le revenu et octroie des terrains et maisons à ses citoyens les plus méritants. Un modèle unique qui repose sur une stabilité politique autoritaire et une gestion rigoureuse des finances publiques.
Pas nécessairement. Un ratio dette/PIB faible peut parfois simplement refléter une économie peu développée, sans capacité d’emprunt importante ni infrastructures financières solides.
Par exemple, des pays comme Tuvalu, Kiribati, le Timor-Leste ou la Micronésie, bien qu’affichant un faible niveau de dette, restent fortement dépendants de l’aide extérieure et manquent de leviers économiques en cas de crise.
Leur faible endettement est donc moins un choix politique qu’un reflet de leur faible insertion dans les marchés financiers internationaux. En revanche, Brunei fait exception : son faible endettement s’accompagne d’un niveau de vie élevé, d’une économie excédentaire, et d’une stabilité monétaire enviable.
Mais là encore, cette réussite repose quasiment exclusivement sur les hydrocarbures, ce qui pose question à long terme avec la transition énergétique.