BRICS : le groupe au bord de l’explosion avec cette surprenante décision de la Chine ; Poutine veut…

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Crédits photo : businessforwardauc / DR

La Chine, un membre puissant des BRICS  a entrepris un énorme projet dans le Sahara sans prendre les avis des autres membres de l’organisation.

 Le pays a débuté la construction de 575 km de voie ferrées en plein milieu du Sahara algérien.

Un projet vital pour l’économie de Pékin, avide de minerai de fer, comme pour l’économie algérienne dépendante des hydrocarbures.

L’enjeu est de taille, rapporte leSouth China Morning Post (SCMP) : connecter ce lieu isolé au reste du réseau ferroviaire national algérien, développé par les autorités depuis la capitale, Alger, située à quelque 1 900 kilomètres de là.

Dans le sillage de la signature en 2023 d’un accord d’exploitation de la mine entre l’Entreprise nationale de fer et d’acier (Feraal), et le consortium chinois CMH, les ouvriers de l’entreprise publique China Railway Construction Corporation (CRCC) ont commencé à piocher la route rocailleuse et poussiéreuse, afin de préparer la pose des rails.

Le projet ferroviaire fait partie des 19 accords de coopération signés entre Pékin et Alger en juillet dernier, pour une valeur de 36 milliards de dollars.

 Les deux pays ont resserré leurs relations diplomatiques des dernières années, et élevé leurs relations au rang de partenariat stratégique global depuis 2014.

Un gisement de 3,5 milliards de tonnes

Avec ses 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer exploitables, Gara Djebilet est l’une des plus grandes mines de fer du monde.

Le site est bien connu des géopolitologues : son exploitation fait débat depuis les années 1970, lorsqu’il était prévu que la mine serait développée par l’Algérie en collaboration avec le Maroc, sous la direction du président algérien de l’époque, Houari Boumediene.

L’accord a finalement succombé aux différends entre les deux pays sur la question du Sahara occidental dans laquelle les avis de la Russie, un membre puissant du groupe des BRICS ont été boycottés.

En 2017, l’entreprise algérienne Nationale de Fer et de l’Acier (Feraal) et l’entreprise étatique chinoise Sinosteel ont été chargées d’étudier la faisabilité d’un projet de développement d’exploitation du gisement. Depuis, les infrastructures ont jailli du sol.

« Il ne fait aucun doute que ce projet est important pour l’Algérie, mais aussi pour la Chine”, selon Yahia Zoubir, chercheur principal non résident au Middle East Council on Global Affairs à Doha, interrogé par le SCMP.

 La Chine oublie les autres membres des BRICS  et saute sur l’occasion

Côté chinois, c’est l’occasion rêvée pour diversifier son apport dans la matière première, et d’atténuer sa dépendance à l’Australie et au Brésil.

 Pour la République populaire, « il est essentiel d’augmenter les options d’approvisionnement en minerai de fer afin d’éviter de dépendre d’un nombre limité de fournisseurs et de la volatilité des prix ou de l’accès qui peut en résulter« , détaille pour le quotidien chinois Lina Benabdallah, professeur associé au département de politique et d’affaires internationales de l’université Wake Forest, aux États-Unis.

Selon Worldsteel, principal syndicat mondial des sidérurgistes, les deux premiers producteurs planétaires d’acier en 2020 étaient le chinois China Baowu Group (115,29 millions de tonnes) et ArcelorMittal (78,46 millions de tonnes).

Premier pays producteur d’acier au monde, la Chine ne peut donc pas se passer de son composant principal : le minerai de fer. 70% de cette roche lui provient de l’Australie, pays avec lequel les relations chinoises se sont détériorées ces dernières années.