Le gaz naturel liquéfié de la compagnie russe Novatek PJSC installée sur la péninsule de Gydan en Sibérie serait la cause d’une grosse mésentente entre deux pays membres puissants des BRICS, la Russie et l’Inde.
Malgré le blocage de leurs navires-citernes, les dirigeants de Novatek essaient toujours de vendre leurs cargaisons, notamment à l’Inde, promettant une levée prochaine des sanctions alors que la perspective d’un accord se profile avec l’Ukraine.
Mais, comme l’observe Bloomberg, la situation demeure instable et les acheteurs frileux.
Une levée des sanctions américaines toujours hypothétique
Pour contrer la mise à l’arrêt de son installation, Novatek a constitué une flotte d’une dizaine de navires-citernes de gaz naturel liquéfié pour continuer à acheminer le combustible. Mais les navires stationnent en mer, près des côtes russes ou encore en Méditerranée, sans pouvoir effectuer de livraisons.
L’entreprise russe tente toutefois le tout pour le tout pour convaincre des acheteurs potentiels de lui faire confiance, en proposant des tarifs beaucoup plus bas.
Lors du plus grand rassemblement pétrolier d’Inde, la conférence India Energy Week, Novatek a présenté aux importateurs indiens un argumentaire bien rodé, promettant la levée imminente des sanctions américaines.
« Le marché a déjà supposé pendant un certain temps que cela ferait partie d’un accord sur l’Ukraine, mais je n’ai encore rien enregistré qui indique que la Russie verrait les sanctions sur le GNL levées« , a déclaré Kjell Eikland à Bloomberg, directeur général d’Eikland Energy AS et vétéran du pétrole et du gaz, qui suit de près la flotte fantôme russe.
« Je ne pense pas qu’un acheteur potentiel prenne le risque d’attendre une levée officielle des sanctions », a-t-il ajouté. Le média américain rappelle également que « les mesures punitives ont tendance à être beaucoup plus faciles à imposer qu’à supprimer« . Il s’agit donc d’un pari auquel les importateurs sont toujours réticents à s’engager.
L’Inde, ce pays membre des BRICS, toujours séduite par les combustibles russes
Avec la guerre en Ukraine, la Russie est devenue le premier fournisseur de pétrole de l’Inde, qui a acheté massivement du brut à prix réduit dans le cadre du mécanisme de plafonnement des prix.
Mais les sanctions imposées aux pétroliers ont évidemment ralenti cet élan. Lors de la conférence du mois dernier, Bloomberg indique qu’aucun des importateurs indiens n’a signé, bien que certains aient exprimé leur intérêt si les conditions évoluaient.