Malgré les nombreuses sanctions prises contre la Russie, un pays membre puissant du groupe des BRICS, l’inflation dans le pays a continué de ralentir en septembre sur un an, à un niveau toujours élevé de 8,63%, après une légère baisse en août, a indiqué vendredi l’agence nationale des statistiques Rosstat, sur fond de graves pénuries de main d’œuvre.
En août, l’inflation était de 9,05%, selon Rosstat, après avoir atteint 9,13% le mois précédent, soit son niveau le plus élevé depuis février 2023, très loin au-dessus de l’objectif officiel de 4%.
La hausse des prix en Russie est le résultat principalement de l’envolée des dépenses publiques visant à soutenir l’offensive militaire en Ukraine.
Or, l’explosion des commandes publiques dans le complexe militaro-industriel alimente parallèlement un cycle de salaires à la hausse, car la pays des BRICS fait face à de graves pénuries de main d’œuvre, conséquence directe du départ sur le front ou à l’étranger de centaines de milliers d’hommes.
Fait rare, le président russe Vladimir Poutine a d’ailleurs reconnu publiquement jeudi ce problème.
« Il n’y a pas assez de travailleurs dans le pays« , a alerté le maître du Kremlin, pourtant d’habitude prompt à mettre en avant les bons chiffres de l’économie russe, signe, selon lui, que les lourdes sanctions occidentales visant la Russie ont échoué.
Ces derniers mois, le président russe se félicitait ainsi quasi chaque semaine du niveau « historiquement bas » du chômage (2,4% en août, selon Rosstat), mais sans jamais mentionner que ce chiffre reflète une autre réalité: la Russie manque de bras, alors même qu’elle réfléchit à durcir sa politique migratoire, qui permettait pourtant avant le conflit d’équilibrer le marché du travail.
Le chômage « n’existe pratiquement plus », a relevé le maître du Kremlin, admettant que « c’est l’un des facteurs limitant la croissance économique ».
Face à une inflation toujours forte, la Banque centrale russe (BCR) pourrait de nouveau relever son taux directeur, déjà à 19%, lors de sa prochaine réunion sur le sujet le 25 novembre.
Une décision qui pourrait de nouveau provoquer la colère des entrepreneurs, qui ont de plus en plus dans le viseur la patronne de la BCR Elvira Nabioullina, accusée de limiter l’activité en menant cette politique de lutte acharnée contre la hausse des prix.
Autre caillou dans la chaussure des responsables russes, le cours du rouble s’est de nouveau effrité en septembre face au dollar et à l’euro, poussant la BCR à intervenir massivement sur les marchés des changes.
Avec AFP