À l’occasion des réunions des BRICS tenues au Brésil le 5 juillet 2025, l’Égypte, un pays d’Afrique du Nord, et la Russie ont renforcé leur coopération économique.
Le ministre égyptien des Finances, Dr Mohamed Maait, a rencontré son homologue russe Maxim Oreshkin, responsable des relations économiques avec les pays BRICS.
Si l’événement peut sembler diplomatique en surface, les discussions ont en réalité abordé des mécanismes concrets susceptibles d’impacter durablement les économies émergentes.
BRICS : la Russie et l’Egypte veulent mutualiser les moyens pour aller plus loin
L’un des sujets majeurs a été l’augmentation du cofinancement des projets d’infrastructure et d’énergie.
Cela signifie que la Russie et l’Égypte souhaitent financer ensemble de grands projets (routes, centrales électriques, lignes ferroviaires, etc.).
En partageant les coûts, les deux pays peuvent réaliser des projets plus ambitieux, plus vite, et avec moins de pression sur les budgets nationaux.
Harmoniser les politiques de développement : éviter les doublons et gagner en efficacité
L’idée d’harmoniser les politiques de développement multilatérales est simple : faire en sorte que tous les pays membres du groupe BRICS avancent dans la même direction.
Cela permet d’éviter les chevauchements de projets, de mieux coordonner les financements et de générer un impact économique plus important.
Ce genre de coordination est essentiel quand plusieurs pays coopèrent sur des projets transfrontaliers (ex. : réseaux d’énergie, corridors de transport).
La Nouvelle Banque de Développement (NDB) : une caisse commune pour les projets BRICS
La NDB, souvent comparée à la Banque mondiale pour les pays BRICS, est au cœur de la stratégie.
Elle a pour mission de financer des projets dans les pays membres, en particulier dans les infrastructures, les énergies renouvelables, l’eau, ou encore la connectivité régionale.
L’Égypte, en tant que nouveau membre, souhaite mobiliser cette banque pour financer ses propres projets, tout en collaborant avec la Russie pour étendre ces financements à l’échelle régionale, notamment vers les pays voisins.
Utilisation stratégique des fonds souverains et banques de développement
Les deux ministres ont évoqué l’idée de mobiliser les fonds souverains (les réserves financières détenues par les États) ainsi que les ressources des banques de développement nationales pour compléter les financements fournis par la NDB.
L’objectif ? Multiplier les sources de capitaux disponibles pour le développement, sans dépendre uniquement de l’aide extérieure ou de l’endettement classique.
Une nouvelle plateforme d’investissement BRICS
Une autre nouveauté importante est la création d’une plateforme commune d’investissement des BRICS.
Il s’agit d’un outil stratégique destiné à identifier, coordonner et financer les projets prioritaires dans chaque pays membre.
Grâce à cette plateforme, les plans de développement de l’Égypte, par exemple, peuvent être alignés sur ceux de la Russie ou d’autres partenaires, favorisant ainsi les partenariats bilatéraux structurés.
Dr Maait a d’ailleurs indiqué que des projets conjoints entre l’Égypte et la Russie pourraient émerger très vite grâce à cet outil.
Cette approche donne un cadre plus solide à la coopération, loin des simples déclarations politiques.
Pourquoi c’est important pour l’Égypte
En rejoignant les BRICS aux côtés de l’Éthiopie, l’Égypte cherche à se positionner au cœur des grandes dynamiques économiques mondiales, tout en trouvant des alternatives aux institutions financières occidentales.
Ce rapprochement avec la Russie ouvre des perspectives concrètes de financement, de transfert de technologie et d’investissements directs.
Pour un pays comme l’Égypte, dont les besoins en infrastructures sont énormes, et dont la jeunesse exige des emplois et des services, ces partenariats peuvent devenir des leviers puissants de transformation économique.
En conclusion, derrière la rencontre égypto-russe se cache une vision plus large : construire un modèle de développement indépendant, multilatéral et coopératif, entre pays du Sud.
L’Égypte y voit une opportunité de renforcer sa souveraineté économique et d’accélérer son développement. Quant à la Russie, elle y trouve un allié stratégique en Afrique du Nord et sur la scène BRICS.