Un moratoire bienvenu. Les habitants de trois pays vont encore avoir la possibilité de voyager au Brésil sans avoir besoin de visa. Néanmoins, cela ne vaut que pour une courte durée.
C’était l’une des promesses de campagne du président Lula lors de son élection. Il avait promis de rétablir l’obligation de visa pour les ressortissants de certains pays bénéficiant jusqu’alors d’une exemption unilatérale accordée par son prédécesseur Jair Bolsonaro.
Le retour du visa devait initialement intervenir en janvier 2023 pour les États-Unis, le Canada et l’Australie. Mais il vient d’être repoussé de trois mois supplémentaires.
Dans un décret paru le 4 janvier dans le Journal Officiel, le gouvernement brésilien annonce le report au 10 avril 2024 de ces nouvelles exigences en matière de visa.
L’objectif affiché est clair. Il s’agit d’éviter des complications en pleine haute saison touristique. La date du 10 janvier initialement prévue pour le rétablissement des visas était en effet jugée trop proche.
L’annulation des voyages sans visa par le Brésil : une mesure réciproque
Pour le Brésil, l’idée est avant tout d’obtenir la réciprocité sur ce dossier migratoire sensible. En 2019, l’ex-président Bolsonaro avait en effet exempté unilatéralement ces trois pays de visa, sans contrepartie pour les Brésiliens toujours soumis à des procédures contraignantes.
La suppression unilatérale des visas est « une mesure qui a été accordée gratuitement, sans réciprocité. Les Brésiliens ont continué à avoir besoin d’un visa pour voyager » aux USA, au Canada et en Australie, avait critiqué le ministre des Affaires étrangères brésilien Mauro Vieira.
Seul le Japon jusqu’ici a accepté de conclure un accord de réciprocité sur les visas avec le Brésil. Résultat des courses, les Japonais restent exemptés tandis que les autres devront repasser à la caisse avec un Electronic Travel Authorization (eTA) obligatoire, d’un montant de 75 euros environ.
Le Président Lula entend donc rendre la situation équitable entre le Brésil et ces trois pays.
Transition en douceur
Pour les citoyens américains, canadiens et australiens, le retour du visa se fera ainsi progressivement, le Brésil ayant consenti à repousser son application de trois mois supplémentaires.
Les ressortissants de ces pays disposent en conséquence encore de deux mois pour profiter d’un dernier séjour sans visa au Brésil. Et si certains ont déjà anticipé la mesure en demandant un eTA en amont, beaucoup devraient attendre le dernier moment.
D’ici avril, les autorités brésiliennes espèrent avoir finalisé tous les réglages techniques de leur système de visa électronique, pour un lancement optimal.
En attendant un hypothétique accord de réciprocité à terme, ce ne sont donc pas moins de trois reports successifs qu’a connus ce dossier brûlant des visas de court séjour. Preuve s’il en fallait que la diplomatie exige parfois patience et pédagogie avant de revenir à la raison.
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