Appel à candidatures pour le recrutement de sept (07) doctorants d’horizons divers pour des études en entomologie, génomique/bioinformatique, modélisation, biologie moléculaire, surveillance numérique et sciences sociales
Améliorer la capacité à faire face aux épidémies d’arbovirus en Afrique de l’Ouest : développement d’approches communautaires pour la surveillance, le contrôle et la prévision des risques des vecteurs à Ouagadougou, au Burkina Faso
Doctorants en lutte contre les maladies à transmission vectorielle
Nous recrutons sept doctorants d’horizons divers pour des études en entomologie, génomique/bioinformatique, modélisation, biologie moléculaire, surveillance numérique et sciences sociales. Ces doctorants travailleront au sein de notre projet « DengRIP » financé par l’Institut national de recherche sur la santé et les soins (NIHR). Ce projet vise à améliorer la surveillance et le contrôle de la dengue au Burkina Faso grâce à des approches intégrées au sein de la communauté. Les postes sont ouverts à tous, mais compte tenu de la répartition géographique, nous encourageons particulièrement les candidatures originaires d’Afrique de l’Ouest.
Le programme est dirigé par la Liverpool School of Tropical Medicine (LSTM, UK) et l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ, Ouagadougou), en partenariat avec l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé – Direction Régionale de l’Ouest (IRSS/DRO, Bobo-Dioulasso), le Conseil National Espagnol de la Recherche (CSIC, Espagne), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD, France), l’Université de Glasgow (Royaume-Uni), l’Université d’Oxford (Royaume-Uni), et en collaboration avec l’Université de Californie, San Diego (UCSD).
La recrudescence de la dengue est une préoccupation croissante, près de la moitié de la population mondiale étant à risque, et les taux augmentant en raison de l’urbanisation, du changement climatique et de la mondialisation. L’Afrique subsaharienne a connu récemment des augmentations sans précédent, le Burkina Faso ayant enregistré les taux de cas les plus élevés, et de graves épidémies de dengue au cours de la dernière décennie. Le principal vecteur de la dengue, Aedes aegypti , est un moustique hautement anthropophile dont le comportement, l’écologie et l’abondance sont liés aux populations humaines. Une surveillance et un contrôle efficaces des moustiques sont essentiels pour lutter contre la dengue, et il est devenu évident que pour un succès et une durabilité optimaux, les programmes doivent impliquer les communautés locales en plus des services de santé et des décideurs politiques . La bionomique inhabituelle d’ Ae. aegypti en Afrique, impliquant l’hybridation de sous-espèces présentant des différences de comportement, d’écologie et de menace humaine, rend également essentielle l’adaptation des activités de surveillance et de contrôle à la biologie locale des moustiques.
Notre projet vise à améliorer la prévision et la prévention de la dengue au Burkina Faso, et plus généralement en Afrique de l’Ouest, grâce à une approche multidisciplinaire visant à développer et tester de nouveaux outils de surveillance et de lutte contre les moustiques. Les objectifs spécifiques du projet sont les suivants :
- Développer des indices améliorés pour estimer le risque de transmission des arbovirus par modélisation intégrée de l’abondance, de la distribution et du comportement des adultes d’Ae. aegypti , du mélange génomique, des covariables environnementales, du comportement humain, des biomarqueurs immunologiques et des schémas de piqûres de moustiques.
- Mise en œuvre d’une surveillance communautaire des sites de développement des moustiques immatures, de la présence d’adultes et des perceptions de piqûres à l’aide de l’application mobile Mosquito Alert, validée de manière croisée via la surveillance entomologique des gites adultes et larvaires et des biomarqueurs d’exposition aux piqûres.
- Mise en œuvre d’interventions intégrées à la communauté, y compris un essai contrôlé randomisé en grappes à grande échelle et une série d’interventions alternatives par étapes, adaptées à la bionomie locale d’Ae. aegypti , conduisant à un essai à plus grande échelle des plus prometteuses
- Exploration des interactions entre le comportement humain et la biologie des moustiques, et via l’autonomisation des citoyens avec des connaissances et des pratiques de lutte contre les moustiques, permettant une mise en œuvre réussie des activités de surveillance et d’essai
Les doctorants contribueront à ces objectifs en développant des projets dans les domaines thématiques suivants (et équipes d’encadrement) :
- Développement d’interventions de lutte contre les moustiques adultes : impliquant des tests comparatifs en laboratoire de produits, des essais en semi-terrain et sur le terrain d’outils et de produits prometteurs pour la lutte contre l’Aedes aegypti local (Prof Athanase Badolo (UJKZ), Prof Philip McCall, Dr Luca Facchinelli, Dr David Weetman (LSTM))
- Surveillance de la population sur le terrain : étude des variations spatiales et temporelles de l’abondance, du comportement, de l’écologie d’ Aedes aegypti et des moustiques coexistants, et mise en œuvre d’essais sur le terrain (Prof Athanase Badolo ; Dr Luca Facchinelli, Dr David Weetman, Prof Philip McCall).
- Modélisation de la dynamique des populations : développement de modèles prédictifs de la variation de l’abondance d’Aedes aegypti et modélisation spatiotemporelle des données de surveillance des moustiques, avec des expériences en laboratoire pour déterminer les paramètres du modèle (Dr Mafalda Viana (Glasgow), Prof Athanase Badolo, Prof Frederic Bartumeus (CSIC)).
- Génomique d’ Aedes aegypti : application du séquençage du génome et de l’amplicon pour comprendre le mélange de sous-espèces comme outil prédictif du risque de dengue, de la résistance aux insecticides et du développement de diagnostics (Dr David Weetman, Prof Athanase Badolo, Dr Noah Rose (UCSD)).
- Sérosurveillance communautaire : mise en œuvre de méthodologies pour identifier les schémas de piqûres de moustiques et les infections humaines récentes par la dengue et d’autres arbovirus à partir de taches de sang, prélevées lors de la surveillance spatiale et temporelle, et comme variable de résultat d’essai (Prof Athanase Badolo, Dr Franck Remoue (IRD))
- Sciences sociales et ethnographie : utiliser des méthodologies qualitatives pour comprendre les perceptions des principales parties prenantes par rapport aux maladies transmises par les moustiques et aux programmes de contrôle, ainsi que les perceptions et les interactions des membres de la communauté avec les activités de surveillance et de contrôle en cours (Prof Lea Pare Toe (IRSS), Prof Ann Kelly (Oxford)).
- Surveillance numérique et engagement communautaire : application locale d’une application pour la surveillance scientifique citoyenne des populations de moustiques et des piqûres et modélisation des relations avec les enquêtes entomologiques, parallèlement à la mise en œuvre d’activités d’engagement pour promouvoir l’utilisation de l’application au sein des communautés et l’évaluation quantitative et qualitative de leur succès (Prof Lea Pare Toe, Prof Frederic Bartumeus, Prof Ann Kelly, Dr Mafalda Viana)
Tous les doctorants seront basés au Burkina Faso et inscrits soit à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou (sujets de doctorat 1 à 5), soit à l’Université Nazi Boni de Bobo Dioulasso, en lien avec l’IRSS (sujets de doctorat 6 et 7). Chaque étudiant se rendra également dans les instituts des superviseurs du Nord pour y suivre une formation et bénéficier d’un encadrement. Outre les superviseurs, chaque doctorant bénéficiera du soutien de l’équipe postdoctorale et technique du projet. La durée du doctorat est de 3 ans et nécessite au moins deux publications en tant que premier auteur dans des revues à comité de lecture.
Exigences relatives aux candidats
Les candidats doivent être titulaires d’un master dans un domaine scientifique pertinent pour le doctorat auquel ils postulent. Tous les doctorats et publications qui en découlent seront rédigés en anglais ; une bonne maîtrise de cette langue est donc indispensable. La connaissance du français serait également un atout.
Procédure de candidature
Les candidats doivent soumettre leur candidature en fournissant leur CV à jour (avec deux références) et une lettre de motivation, précisant leur aptitude et leur motivation pour les études, ainsi que les sujets de doctorat qui les intéressent. La lettre de motivation doit également inclure une brève proposition résumant les idées de recherche sur le(s) projet(s), ne dépassant pas une page. Le processus de recrutement comprendra une présélection des candidats, suivie d’un entretien oral en personne ou en ligne. Les demandes préliminaires doivent être adressées au directeur de thèse principal (adresses e-mail ci-dessous).
Les candidatures doivent être envoyées par email :
[email protected]; [email protected]
cc
La date limite de dépôt des candidatures est le dimanche 15 juin 2025
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