Le ministre russe de la Défense et ses homologues de l’Alliance des États du Sahel (AES) regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger se sont rencontrés jeudi à Moscou, pour la première réunion sous ce format.
La Russie, isolée du monde occidental depuis son attaque à grande échelle contre l’Ukraine en 2022, cherche à développer de nouveaux partenariats, notamment en Afrique, où elle a accru ces dernières années sa présence.
Elle soutient militairement le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois pays dirigés par des juntes qui ont tourné le dos à l’ancienne puissance coloniale française et luttent contre des insurrections jihadistes.
« Aujourd’hui, des menaces terroristes et les activités de groupes armés illégaux perdurent » au Niger, au Burkina Faso et au Mali, a déclaré le ministre russe, Andreï Belooussov, au cours de la rencontre de jeudi.
« Le ministère russe de la Défense est prêt à fournir une assistance complète pour assurer la stabilité dans la région », a-t-il poursuivi, selon une vidéo diffusée sur le compte Telegram de l’armée russe.
D’après ces images, ses homologues nigérien Salifou Modi, burkinabé Célestin Simporé et malien Sadio Camara ont participé à cette réunion à l’issue de laquelle ont été signés des « mémorandums de compréhension mutuelle » visant à renforcer leur alliance militaire.
« Actuellement, la coopération dans le domaine de la défense est le plus grand domaine de coopération entre nos pays », a déclaré le général malien Sadio Camara, cité par le ministère russe, tout en appelant à « renforcer davantage le partenariat stratégique qui lie nos Etats ».
Cet officier, un poids lourd de la junte au Mali, est considéré comme un des artisans du rapprochement entre son pays et la Russie.
Sa visite a lieu dans le contexte de l’arrestation de dizaines de militaires maliens pour tentative de « déstabilisation ». Certains d’entre eux sont des proches du général Camara, qui n’a pas été lui-même inquiété.
Avec AFP