Ce pays d’Afrique du Nord devrait enregistrer une croissance économique de 5% en 2025 contre 3,3% en 2024.
Ce sont-là les chiffres issus d’une nouvelle étude de Fitch Solutions, soit une révision à la baisse des 5,6% initialement annoncée, du fait de la production agricole inférieure à la moyenne historique, causée par les conditions météorologiques défavorables.
Cette dynamique sera en grande partie soutenue par un secteur non agricole résilient, renforcé par une politique monétaire souple et des flux d’investissements directs étrangers (IDE) toujours plus importants.
Mais attention, l’agriculture, maillon faible de l’économie, pourrait bien freiner cette embellie, écrit le quotidien L’Économiste dans son édition du mardi 4 mars.
BMI identifie l’investissement comme le principal moteur de la croissance en 2025. La Banque centrale, Bank Al-Maghrib, devrait continuer de stimuler l’économie en réduisant son taux directeur de 25 points de base supplémentaires, pour l’établir à 2,25% d’ici la fin de l’année.
Cette mesure vise à favoriser les emprunts et à soutenir l’investissement privé, en particulier dans des secteurs stratégiques comme l’automobile, l’aéronautique et les énergies renouvelables.
Dans le même temps, les flux d’IDE continuent d’affluer vers le Maroc, attirés par un environnement des affaires propice et des infrastructures en plein essor, notamment en vue de la Coupe du Monde 2030, que le Maroc coorganise avec l’Espagne et le Portugal.
En 2024, ces investissements ont bondi de 55,4% par rapport à l’année précédente, une véritable déclaration de confiance des investisseurs internationaux.
La consommation privée, bien que frappée par un chômage élevé, reste un pilier essentiel de la croissance en 2025. Trois éléments viennent en soutien à cette dynamique.
D’abord, la politique budgétaire expansionniste du gouvernement, marquée par une augmentation de 11,5% des dépenses publiques, notamment des salaires dans le secteur public, lit-on.
Ensuite, une inflation modérée, estimée à 1,6%, qui protège le pouvoir d’achat des ménages. Enfin, les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger devraient rester stables, continuant à soutenir la demande intérieure.
Mais le secteur agricole, qui emploie près de 30% de la population active, reste la grande faiblesse du modèle de croissance marocain.
Des conditions climatiques défavorables risquent de limiter la production agricole en 2025, ce qui pourrait prolonger la hausse du chômage, qui devrait se maintenir autour de 13,3% à la fin de l’année, freinant ainsi la progression des revenus et le pouvoir d’achat.
Les exportations dans ce pays d’Afrique du Nord devraient avoir une contribution modérée à la croissance économique en 2025.
Bien que la croissance économique en Europe, principal partenaire commercial du Maroc, progresse légèrement, de 1,3% en 2024 à 1,5% en 2025, la faible production agricole limitera les exportations marocaines.
Par ailleurs, les importations agricoles devraient augmenter pour combler le déficit de production locale.