Bolloré : la société mise en demeure de traiter les déchets de l’incendie de ses batteries en 2023

Bolloré Vincent

Crédits photo : Challenge.fr /JEAN-PAUL PELISSIER

La préfecture de Seine-Maritime a mis en demeure la société Bolloré Logistics de traiter les déchets de l’incendie qui avait touché en 2023 un entrepôt où étaient stockées sans autorisation des batteries au lithium, a-t-on appris de l’union des victimes de Lubrizol.

La société Bolloré Logistics est mise en demeure de participer avant le 31 décembre au retrait des déchets de l’incendie de ses batteries usagées ainsi qu’à l’élimination de la pollution des eaux souterraines au lithium, peut-on lire dans cet arrêté.

« Il suffit de lire l’arrêté pour se rendre compte qu’il y a un réel problème », a déclaré à l’AFP Christophe Holleville, secrétaire de l’union des victimes de Lubrizol, un collectif qui défend également les potentielles victimes de l’incendie de l’entrepôt utilisé par Bolloré Logistics et a transmis mercredi l’arrêté à la presse.

« Quand on nous dit qu’il n’y a pas de mauvais élève dans l’industrie, il est désormais clair qu’on ne regarde pas au bon endroit. Nous demandons que la justice fasse son travail », a poursuivi M. Holleville.

Le 16 janvier 2023, un incendie s’était déclaré sur un site loué par Bolloré Logistics dans un entrepôt contenant 12.000 batteries automobiles au lithium à Grand-Couronne en périphérie de Rouen.

Blue solutions, une filiale du groupe Bolloré, avait fait appel à une autre filiale, Bolloré Logistics, pour l’entreposage sans autorisation de ses batteries au lithium usagées.

Bolloré Logistics avait alors trouvé une solution de stockage dans un entrepôt, pas équipé pour recevoir ce type de cargaison, propriété de la société SAS Highway France Logistics 8 (HFL8) à Grand-Couronne.

La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) qualifie ces batteries au lithium métal polymères de « déchets dangereux » et juge que le site de Grand-Couronne « n’était pas autorisé à les recevoir en transit ».

Selon le document, la société Bolloré Logistics est donc « solidairement responsable » avec Blue Solutions des dommages causés.

Dans son arrêté, la Dreal remarque aussi qu’une pollution, « notamment » au lithium, consécutive au sinistre, a été repérée dans les eaux souterraines et q’uelle peut « migrer » vers la Seine.

Contacté, le groupe Bolloré n’avait pas répondu à l’AFP en fin de journée.

Un incendie de 10.000 tonnes de produits chimiques le 26 septembre 2019 sur un site de lubrifiants automobiles de Lubrizol, classé Seveso seuil haut, n’a fait aucune victime, mais laisse craindre des conséquences à long terme sur la santé humaine et l’environnement.

Avec l’AFP