L’ancien président de la Bolivie Luis Arce a été placé en détention provisoire deux jours après son arrestation à La Paz, dans le cadre d’une enquête pour corruption présumée lorsqu’il était ministre.
Lors d’une audience virtuelle, le juge Elmer Laura a ordonné son placement en détention provisoire à la prison de San Pedro de La Paz, destinée aux détenus de droit commun. Le parquet avait requis trois mois de détention provisoire.
Luis Arce aurait autorisé, lorsqu’il était ministre de l’Economie sous la présidence d’Evo Morales (2006-2019), des transferts de fonds publics vers des comptes de dirigeants paysans pour le développement de projets agricoles restés inachevés.
Ces transferts présumés irréguliers auraient transité par le Fonds public pour le développement des peuples indigènes originaires (Fondioc), un organisme désormais fermé.
Luis Arce est poursuivi pour « manquement aux devoirs » et « conduite antiéconomique ».
« Je suis absolument innocent des accusations qui sont allègrement portées à mon encontre pour des motifs clairement politiques », s’est défendu l’ancien chef d’Etat depuis le commissariat où il se trouvait depuis son arrestation.
Au terme de l’audience, il a été transféré à la prison de San Pedro sous escorte policière, a constaté l’AFP.
Luis Arce a quitté la présidence le 8 novembre, mettant fin à près de 20 ans de gouvernements socialistes initiés par Evo Morales. Il a été remplacé par Rodrigo Paz, dirigeant de centre droit qui dès sa prise de fonction a accusé la gauche d’avoir laissé derrière elle un Etat s’apparentant à un « cloaque », en raison des présumées mauvaises gestions et de pratiques de corruption.
Dans ce cadre, le nouveau gouvernement a lancé des audits dans les entreprises publiques. Dans la foulée, le parquet a inculpé six anciens dirigeants de la compagnie pétrolière d’Etat YPFB pour corruption.
La Bolivie traverse sa pire crise économique en 40 ans, aggravée par une pénurie de dollars.
© AFP