La Russie est incontestablement un grand fournisseur de blé en Afrique du Nord.
D’après des chiffres récents dévoilés par le Département américain de l’Agriculture, Moscou consolide sa présence au point de peser près de la moitié des importations totales de la région.
« Les flux commerciaux ont pris une ampleur notable. Au cours de la dernière campagne, la Russie a expédié plus de 13,5 millions de tonnes de blé vers les pays nord-africains. Ce volume représente environ 42 % des achats globaux de la zone. L’écart se creuse avec l’Union européenne, qui n’assure plus que 25 % des livraisons, malgré le rôle historique de la France sur ces marchés », rapporte la même source.
Dans plusieurs pays, notamment en Égypte, cette dynamique se traduit par une domination commerciale presque sans partage. Les opérateurs locaux privilégient l’origine russe, jugée compétitive sur le plan des prix et soutenue par des volumes conséquents.
La France, qui reste un acteur majeur, voit toutefois son influence reculer face à cette concurrence plus agressive.
Les observateurs notent que cette avance russe est le résultat d’une stratégie de long terme : augmentation des capacités de production, investissements logistiques et accords commerciaux ciblés avec les autorités locales. Ces efforts ont permis à Moscou de répondre plus facilement aux appels d’offres et de garantir une disponibilité régulière, un point crucial dans une région dépendante des importations pour sa sécurité alimentaire.
Si la tendance se maintient, la Russie pourrait franchir le seuil symbolique des 50 % de part de marché dès les prochaines campagnes. Les exportateurs européens devront repenser leur approche s’ils veulent préserver leurs positions face à un compétiteur qui a su allier prix, volumes et constance des approvisionnements.
En Afrique du Nord, la Russie continue de fournir du blé à certains pays.