Blé au Maroc : le pays en proie à une nouvelle…

blé Maroc

Crédits photo : Bru-nO sur Pixabay

Le Maroc fait face à une situation préoccupante sur le marché du blé. Les stocks mondiaux de cette céréale essentielle vont chuter à leur plus bas niveau depuis près de dix ans.

Cette baisse annoncée par l’USDA (Département américain de l’Agriculture) menace directement le royaume, grand importateur de blé, rapporte le360.

Les dernières prévisions du rapport World Agricultural Supply and Demand Estimates d’août 2025 sont alarmantes.

La production mondiale de blé devrait atteindre seulement 789,8 millions de tonnes, soit 2,1 millions de tonnes de moins que prévu en juillet. Parallèlement, la consommation reste forte à 801,6 millions de tonnes, ce qui creuse le déficit, précise nos confrères du le360.

Cette équation déséquilibrée aura des conséquences directes. Les stocks finaux mondiaux devraient tomber à 256,2 millions de tonnes selon l’USDA.

C’est un seuil critique qui n’avait plus été atteint depuis la campagne 2016/2017. Cette rareté relative va mécaniquement pousser les prix internationaux à la hausse.

Pour le Maroc, la situation s’annonce particulièrement délicate. Le royaume importe déjà plus de 50% de ses besoins en blé, une dépendance qui ne cesse de s’accentuer.

Les importations marocaines sont prévues à 7,5 millions de tonnes pour 2024-2025, en augmentation par rapport à la campagne précédente.

Cette progression s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la récolte nationale reste fragilisée par le déficit hydrique chronique qui touche le pays. Ensuite, la nécessité de sécuriser un approvisionnement devenu plus complexe et plus coûteux pousse à augmenter les importations préventives.

Les données récentes de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses confirment cette tendance. Entre janvier et juillet 2025, les importations de blé dur ont bondi de 24%, atteignant 825.789 tonnes, alors que celles de blé tendre ont reculé de 16%.

Pour rappel, au Maroc, le blé tendre représente plus de la moitié de la consommation céréalière. Le pain demeure un aliment de base pour des millions de familles marocaines.

Toute hausse des prix internationaux se répercute donc directement sur le pouvoir d’achat des ménages, comme le souligne le quotidien L’Economiste.

La facture d’importation va inévitablement s’alourdir. Dans un marché international resserré, les grands exportateurs comme l’Union européenne et la Russie réduisent leurs disponibilités.

« Le Royaume devra donc mobiliser davantage de devises pour assurer ses achats, au moment même où la consommation intérieure reste stable, voire croissante », explique L’Economiste dans son édition du 20 août.

Cette dépendance croissante expose le Maroc aux moindres secousses des marchés mondiaux. Les récoltes décevantes en Europe, en Russie et en Ukraine pèsent directement sur les importateurs africains. Le royaume se retrouve ainsi dans une position de vulnérabilité face aux fluctuations géopolitiques et climatiques mondiales.

Au-delà du blé, d’autres céréales sont également concernées. Le maïs et l’orge, essentiels pour l’alimentation animale, subissent aussi des pressions. Le riz connaît également des perspectives à la baisse, ce qui pourrait affecter les consommateurs marocains à terme.

Face à cette équation complexe, la question de la sécurité alimentaire revient au premier plan. Diversifier les sources d’importation devient une nécessité stratégique pour le Maroc. Il faut équilibrer les achats entre l’Europe, la mer Noire et l’Amérique du Nord pour réduire les risques de rupture d’approvisionnement.

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