Blanchiment de capitaux : l’Union européenne ajoute la Côte d’Ivoire à sa liste des pays à «haut risque» et en retire le…

Blanchiment de capitaux : l'Union européenne ajoute la Côte d'Ivoire à sa liste des pays à «haut risque» et en retire le Sénégal

Crédits photo : ISSOUF SANOGO / AFP

La Côte d’Ivoire a été placé avec six autres pays africains dans la liste des pays à « haut risque » en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme par la Commission européenne. Pour le Sénégal en revanche, bonne nouvelle : celui-ci en a été retiré.

En décidant de placer la Côte d’Ivoire sur la liste des pays à « haut risque », la Commission européenne s’aligne sur l’évaluation du Groupe d’action financière (Gafi).

En octobre 2024, ce dernier a en effet ajouté Abidjan à sa « liste grise » des pays jugés à risque concernant le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, explique notre correspondante dans la capitale économique ivoirienne, Bineta Diagne.

Le manque de transparence sur les enquêtes et les transactions bancaires comptent parmi les lacunes relevées en Côte d’Ivoire par le Gafi.

 Désormais, avec ce classement négatif, les opérateurs financiers européens devront adopter une « vigilance accrue » dans les transactions impliquant le pays. Mais « cela n’a pas de conséquence sur l’aide au développement, ni sur l’aide humanitaire », précise une source proche du dossier.

Cette liste de la Commission européenne doit encore être validée par le Parlement et le Conseil de l’Europe qui ont chacun un mois pour rendre leur avis.

 La Côte d’Ivoire a, elle, mis en place un comité pour répondre aux exigences du Gafi. Selon lui, Abidjan doit par exemple démontrer « une augmentation soutenue du nombre d’enquêtes et de poursuites en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux ».

« Il serait utile de limiter le plafond des transactions financières en liquide et de former les personnes exposées à ces situations, à savoir les notaires, les agents immobiliers et les avocats », préconise de son côté Christophe Kouamé, spécialiste de la gouvernance des politiques publiques.

Blanchiment de capitaux : bon élève, le Sénégal va bénéficier du fruit de ses progrès, la Côte d’Ivoire s’enfonce

Si, pour la Côte d’Ivoire, la Commission européenne suit les recommandations du Gafi, elle en fait de même pour le Sénégal qui, lui, sort de cette liste des pays à « haut risque ». Pour Dakar, il s’agit d’une avancée cruciale dans sa quête de crédibilité financière.

Placé sous « surveillance renforcée » depuis 2021, le Sénégal à dû muscler sa réglementation ces trois dernières années, rapporte notre correspondant à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff.

Le Gafi avait identifié 49 mesures pour sortir le pays de cette liste des mauvais élèves. Parmi elles : la réforme du code pénal, ainsi que la création d’un certain nombre de structures pour gérer la lutte contre le blanchiment.

Ainsi, l’Office national de recouvrement des avoir criminels a vu le jour. Il a été mis en service en 2022. Mor Ndiaye, qui le dirige, confirme le gros travail législatif qui a été mené dans le pays : « Le code pénal et le code de procédure pénale ont été modifiés, notamment en ce qui concerne les infractions de financement du terrorisme. Lorsque le Sénégal a été relégué, il y avait des lacunes par rapport à l’incrimination du financement du terrorisme individuel, par exemple. Cette mesure a été codifiée par un travail de fond depuis 2021 ».

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