Le frère de Riad Salamé, ancien gouverneur de la Banque du Liban (BDL), a été mis en examen vendredi dans le cadre des investigations menées à Paris sur des soupçons de biens mal acquis libanais, ont indiqué mercredi son avocat et une source judiciaire.
Raja Salamé a été entendu jeudi 1er août et vendredi 2 août par les juges d’instruction chargés de l’information judiciaire ouverte depuis juillet 2021 au pôle financier du tribunal judiciaire de Paris, a précisé une source proche du dossier.
A l’issue de cet interrogatoire, il a été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de commettre des délits (détournement de fonds publics commis par un agent public au préjudice de l’Etat du Liban, abus de confiance aggravés, corruption active et passive d’agent public et recel, et blanchiment en bande organisée de ces délits), ainsi que pour blanchiment en bande organisée, a détaillé la source judiciaire.
Il a été placé sous contrôle judiciaire avec notamment l’obligation de verser une caution, a-t-elle précisé.
« Pendant deux jours, Raja Salamé a répondu à l’ensemble des questions qui lui ont été posées par les magistrats instructeurs dans le souci d’apporter son concours à la manifestation de la vérité », a réagi son avocat, Me Karim Beylouni.
« Raja Salamé conteste avoir commis la moindre infraction et notamment d’avoir participé d’une manière ou d’une autre à un prétendu détournement de fonds publics.
Il souhaite donc que toute la lumière soit faite sur cette affaire, et il saura démontrer l’inanité des accusations portées à son encontre et à l’encontre de sa famille », a-t-il ajouté.
Avec son frère Riad Salamé, à la tête de la BDL entre 1993 et juillet 2023, et plusieurs proches, ils sont soupçonnés de s’être constitué un riche patrimoine immobilier et bancaire en Europe via un montage financier complexe, notamment un détournement massif de fonds publics libanais.
Riad Salamé rejette ces accusations, répétant avoir amassé sa fortune lorsqu’il travaillait à la banque d’investissements américaine Merrill Lynch.
Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé après qu’il n’eut pas répondu à une convocation du juge d’instruction en vue d’une possible mise en examen en mai 2023.
Six autres personnes sont poursuivies dans ce dossier: l’ancienne assistante de M. Salamé à la BDL, une proche et un neveu de ce dernier, l’ancien ministre Marwan Kheireddine, le patron d’un cabinet d’audit libanais et une personne « au rôle secondaire », selon la source judiciaire.
Des procédures sont en cours sur ces soupçons de biens mal acquis au Liban et dans d’autres pays européens.
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Avec AFP