Joe Biden a annoncé mercredi le renforcement le plus important dans les relations de défense avec le Japon depuis la guerre froide et une coopération accrue en matière de défense aérienne élargie à l’Australie.
« Ensemble, nos pays prennent des mesures importantes pour renforcer la coopération en matière de défense et de sécurité », a déclaré le président américain lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre japonais Fumio Kishida.
« Il s’agit de l’évolution la plus importante de nos alliances depuis la fin de la guerre froide », a-t-il dit, en citant la modernisation « des structures de commandement et de contrôle (..) l’interopérabilité et la planification de nos armées afin qu’elles puissent travailler ensemble de manière transparente et efficace ».
« J’ai également le plaisir d’annoncer que, pour la première fois, le Japon, les Etats-Unis et l’Australie vont créer un réseau de missiles aériens et une architecture de défense », a-t-il dit, ces deux pays étant clés dans sa stratégie de compétition avec la Chine.
M. Biden a cependant tenu à souligner que le renforcement de l’alliance militaire avec le Japon était « purement défensif ».
Le Premier ministre japonais a lui appelé à la « paix et la stabilité » sur fond de tensions entre la Chine et Taïwan.
Dans un signe de leur rapprochement, M. Biden a par ailleurs indiqué qu’un astronaute japonais sera le premier non-Américain à atterrir sur la Lune, dans le cadre d’une mission spatiale américaine.
« Florissant »
Le président américain a reçu en grande pompe à la Maison Blanche le dirigeant japonais, parlant d’un partenariat aussi « florissant » que des cerisiers au printemps.
Lors d’une cérémonie dans la matinée, il a salué un dirigeant « visionnaire et courageux », et vanté l’alliance « indestructible » entre les deux pays.
En 1912, le maire de Tokyo avait fait cadeau à la ville de Washington de plusieurs milliers de cerisiers, dont la floraison fait chaque année accourir les touristes dans la capitale américaine.
Fumio Kishida a embrayé sur le même ton, en indiquant que son pays offrirait 250 cerisiers supplémentaires à l’occasion du 280e anniversaire de la fondation des Etats-Unis, en 2026.
Les épouses des deux dirigeants, Jill Biden et Yuko Kishida, étaient également présentes pour la cérémonie d’accueil, qui a été suivie d’une réunion de travail, avant un dîner de gala.
Le Premier ministre de 66 ans est le premier dirigeant japonais à recevoir ainsi les honneurs d’une visite d’Etat à Washington depuis Shinzo Abe en 2015.
Cela souligne l’importance donnée par le président américain au renforcement des alliances face à des pays tels que la Chine, la Russie, la Corée du Nord et l’Iran, dans un monde de plus en plus incertain.
« Il s’agit d’un sommet exceptionnel et historique », a déclaré à la presse, avant la visite, un haut fonctionnaire de l’administration américaine.
Quelque 54.000 militaires américains sont stationnés au Japon.
Sommet trilatéral
Fermement pacifiste durant plusieurs décennies, le Japon a réalisé ces dernières années des changements dans sa politique de défense « parmi les plus significatifs et considérables » depuis la Seconde Guerre mondiale, a estimé l’ambassadeur des Etats-Unis au Japon, Rahm Emanuel, en amont de la visite d’Etat.
Pour le dîner de gala, la Maison Blanche sera parée – évidemment – de branches de cerisiers en fleurs. Puis le musicien Paul Simon, légende de la folk américaine, « interprétera une sélection de ses chansons emblématiques », ont fait savoir les services de la Maison Blanche.
Jeudi, Fumio Kishida doit s’adresser aux deux chambres du Congrès américain avant d’être à nouveau reçu par Joe Biden, aux côtés du président philippin Ferdinand Marcos (fils et homonyme de l’ex-dictateur).
Le président américain organisera en effet ce jour-là le premier sommet trilatéral entre le Japon, les Philippines, et les Etats-Unis.
Seule ombre potentielle au tableau de la visite du Premier ministre japonais: la controverse autour de l’acquisition annoncée du géant américain de la sidérurgie US Steel par le japonais Nippon Steel.
Le président démocrate est en effet opposé à cette opération, qui pourrait jouer dans sa campagne de réélection face à son prédécesseur protectionniste, Donald Trump.
Avec l’AFP
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