Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a officiellement demandé dimanche 30 novembre une grâce présidentielle, une démarche exceptionnelle dans le cadre de ses procédures judiciaires.
Depuis six ans, il fait face à plusieurs enquêtes pour fraude, corruption et abus de confiance, sans qu’aucun verdict définitif n’ait été rendu.
Par cette demande, il espère mettre fin aux divisions qui agitent la société israélienne et alléger la pression politique qui pèse sur son gouvernement.
Dans une vidéo diffusée par ses services, Benyamin Netanyahou a justifié sa requête en invoquant « l’intérêt public ». Il a souligné que le pays fait face à « d’immenses défis » et que ses responsabilités de Premier ministre ne peuvent être pleinement exercées tant que le procès est en cours.
Il a toutefois insisté sur son intention de poursuivre le procès pour prouver son innocence. Selon lui, cette démarche vise à préserver l’unité nationale et à éviter que la justice ne devienne un outil de division politique.
Les services du président israélien, Isaac Herzog, ont qualifié la demande de « exceptionnelle » et ont précisé qu’elle aurait « des conséquences significatives ».
Ils ont ajouté que le président examinerait la requête « avec responsabilité et sérieux » après avoir reçu tous les avis nécessaires. Ce processus pourrait prendre plusieurs semaines, et aucune décision n’est attendue immédiatement.
Cette initiative intervient après des déclarations de Herzog en septembre, laissant entendre qu’il pourrait accorder une grâce dans certaines circonstances.
À l’époque, le président avait souligné que le procès de Benyamin Netanyahou pesait « lourdement sur la société israélienne » et affectait le climat politique du pays.
La situation a pris une dimension internationale lorsque l’ancien président américain Donald Trump a écrit au président Herzog pour soutenir la demande de grâce en faveur de Benyamin Netanyahou, renforçant ainsi la pression diplomatique.
Les réactions en Israël restent partagées. Les partisans de Netanyahu voient dans cette démarche un moyen de protéger le pays et de stabiliser la politique nationale, tandis que ses détracteurs dénoncent une tentative de contourner la justice et de favoriser l’impunité.
Les analystes politiques estiment que la décision du président Herzog pourrait créer un précédent inédit, et qu’elle sera scrutée attentivement par l’opinion publique et la communauté internationale.
Alors que le pays reste plongé dans un débat intense sur la séparation des pouvoirs et l’équité de la justice, cette demande de grâce relance les discussions sur le rôle de la présidence et sur la manière dont la politique peut interagir avec les procédures judiciaires.
Le sort de Netanyahu pourrait influencer durablement la scène politique israélienne dans les mois à venir.