Un jeune homme risque une lourde peine après avoir filmé un juge en pleine audience au tribunal d’Abomey, au Bénin.
Les autorités l’accusent d’avoir violé l’interdiction stricte de capturer des images d’un magistrat en exercice. Son geste pourrait lui coûter 36 mois de prison ferme et une amende d’un million de francs CFA.
L’incident s’est produit alors que le président du tribunal dirigeait une audience. Le prévenu aurait discrètement sorti son téléphone pour enregistrer la scène.
Alertés, les agents de sécurité l’ont rapidement interpellé. Son téléphone a été saisi et analysé. La découverte de fichiers suspects liés à la cybercriminalité a aggravé son cas.
Face aux juges, le jeune homme a tenté de se défendre. Il a affirmé ne pas connaître l’interdiction de filmer un magistrat en pleine audience.
Concernant les données incriminantes sur son appareil, il a nié toute implication et a déclaré ignorer leur présence. Malgré ses explications, le tribunal l’a placé sous mandat de dépôt en attendant le verdict.
Le parquet a requis trois ans de prison ferme, estimant que les faits sont graves. Selon la loi béninoise, photographier ou filmer un juge sans autorisation constitue une infraction.
Cette règle vise à protéger l’intégrité des procès et à garantir le respect du pouvoir judiciaire. Toute entorse peut entraîner des sanctions pénales sévères.
L’affaire soulève des questions sur l’usage des téléphones dans les tribunaux et les risques liés à la cybercriminalité. Certains estiment que l’accusé aurait pu agir par simple curiosité, sans intention malveillante.
D’autres jugent que la présence de données suspectes sur son téléphone justifie une enquête approfondie.
Le verdict tombera en avril. Mais en attendant, le jeune homme reste derrière les barreaux. Cette affaire rappelle par ailleurs que les tribunaux restent des lieux où les règles doivent être strictement respectées.
Au Bénin, toute violation peut avoir de lourdes conséquences.