Bénin : un deuxième journaliste interpellé en quelques jours

du pétrole

Crédit Photo : Actu.fr

Le journaliste béninois Cosme Hounsa a été interpellé le mardi 15 juillet 2025 à la suite d’une plainte déposée par un ministre pour « harcèlement par voie électronique », ont annoncé mercredi plusieurs organisations de journalistes du pays, qui expriment leur « vive inquiétude ».

L’arrestation de M. Hounsa survient quelques jours après celle d’un autre journaliste béninois, Hugues Comlan Soussoukpé, critique du pouvoir, interpellé en Côte d’Ivoire et extradé au Bénin.

Directeur de publication du journal La Boussole, Cosme Hounsa a été arrêté mardi soir par des agents du Centre national des investigations numériques(CNIN), à la suite d’une plainte pour « harcèlement par voie électronique » déposée par le ministre-conseiller Rachidi Gbadamassi, selon plusieurs organisations professionnelles.

Le journaliste doit être présenté au procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) jeudi, ont indiqué à l’AFP des sources judiciaires.

L’Association des journalistes exerçant dans le septentrion (dans le nord du pays, AJS-B) a exprimé mercredi dans un communiqué sa « vive inquiétude » face à cette nouvelle interpellation, estimant qu’elle « soulève des questions fondamentales sur la liberté de la presse » au Bénin.

« Les opinions exprimées dans le cadre d’une publication de presse, qu’elles plaisent ou non, ne doivent en aucun cas faire l’objet de représailles pénales », a estimé l’AJS-B.

De son côté, l’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA), basée à Abidjan, a demandé mercredi la libération immédiate de Cosme Hounsa, dénonçant dans un communiqué une « arrestation arbitraire ».

L’organisation s’est déclarée « stupéfaite et attristée » par cette interpellation.

« Cela contribue à alourdir le climat dans le paysage médiatique du pays », a exprimé Yao Noël, président de l’UJPLA.

Il appelle les autorités béninoises à « respecter la liberté de la presse » et à garantir un procès équitable au journaliste.

La plateforme des Promoteurs et acteurs pour le développement des médias au Bénin (Padem-Bénin) a également fait part dans un communiqué de sa « vive protestation contre cette façon cavalière d’arrêter un journaliste dans l’exercice de sa fonction ».

La Padem-Bénin rappelle qu’en cas de délit de presse commis par un journaliste détenteur de la carte de presse, la loi béninoise interdit la garde-à-vue et la détention préventive.

En août 2024, le cyberactiviste béninois Steve Amoussou, accusé de tenir un compte critique du pouvoir sur les réseaux sociaux, avait été « enlevé » au Togo voisin selon ses avocats, puis ramené à Cotonou où il a été condamné début juin à deux ans de prison ferme.

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