Bénin : Reporters sans Frontières dénonce la détention du journaliste Ali Moumouni

Bénin : Reporters sans Frontières dénonce la détention du journaliste Ali Moumouni Côte d’Ivoire : sorti de prison, il commet l’impensable et y retourne en moins de 24 h Trois responsables de la jeunesse du principal parti d’opposition ivoirien ont été interpellés et placés en garde à vue le mardi 5 juillet 2025,

Crédit photo : ohchr

L’organisation Reporters sans Frontières (RSF) a dénoncé ce lundi 10 novembre 2025, la « détention arbitraire » depuis juillet d’Ali Moumouni, journaliste béninois du média d’investigation Olofofo, dont le fondateur avait été arrêté le même mois, en Côte d’Ivoire puis extradé à Cotonou.

Le 10 juillet, Hugues Comlan Sossoukpè, directeur de publication d’Olofofo et critique du pouvoir béninois, avait été interpellé à Abidjan puis extradé au Bénin, où il est depuis détenu à la prison civile de Ouidah (sud).

Selon RSF, Ali Moumouni a pour sa part été interpellé six jours plus tard à Cotonou « sans motif officiel ni mandat d’arrêt ».

« Ils sont allés le cueillir alors qu’il était en formation. Nous avons mis des jours avant de retrouver sa trace », a confirmé à l’AFP un membre de sa famille.

M. Moumouni a été placé sous mandat de dépôt le 21 juillet par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) et est visé par plusieurs chefs d’accusation, dont on ne parle pas « incitation à la violence », « harcèlement par communications électroniques » et « apologie du terrorisme », selon RSF.

Depuis, « aucune visite familiale n’a été autorisée », a affirmé un autre membre de sa famille contacté par l’AFP.

RSF estime que l’arrestation d’Ali Moumouni est liée à sa collaboration depuis septembre 2024 avec Olofofo, média critique et interdit de diffusion en mars 2025.

« La détention provisoire d’Ali Moumouni s’éternise (…) Une simple collaboration professionnelle ne peut justifier la détention d’un journaliste« , a déclaré Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF.

Selon lui, il s’agit d’une « affaire inique basée sur des motivations politiques ». Il exige « sa libération immédiate » ainsi que celle de Hugues Comlan Sossoukpè.

Lors de son arrestation à Abidjan, où il participait à un salon de l’innovation numérique, M. Sossoukpè avait le statut de réfugié politique au Togo.

Le gouvernement ivoirien s’est toujours défendu en disant ignorer son statut de réfugié politique et avoir exécuté un mandat au nom de la coopération judiciaire avec Cotonou.

M. Sossoukpè est poursuivi pour « harcèlement par le biais d’un système informatique, rébellion et apologie du terrorisme ».

Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbedji, avait déclaré en juillet que la liberté d’expression « s’accompagne du devoir d’assumer ou, à tout le moins, de prouver ses allégations ».

Le Bénin occupe la 92e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2025 établi par RSF.

Avec AFP

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