Le Bénin de Patrice Talon vient de réaliser un nouvel exploit sur le marché financier régional grâce au Togo, au Mali et au Niger. Le 7 août 2025, le Trésor public a lancé une émission de Bons assimilables du Trésor (BAT) à 91 jours pour un montant initial de 30 milliards FCFA. Verdict : un véritable raz-de-marée de confiance des investisseurs, avec 64,967 milliards FCFA d’offres, soit un taux de couverture de 216,56 %.
En gestionnaire prudent, l’État a retenu 33 milliards FCFA, fixant l’échéance au 6 novembre 2025. Les conditions financières s’établissent à un rendement moyen pondéré de 5,20 % et un taux marginal de 5,24 %, en ligne avec les standards actuels du marché.
Un engouement porté par les acteurs locaux
Les investisseurs béninois ont été les premiers moteurs de cette performance, soumettant 30,71 milliards FCFA dont 18,424 milliards acceptés, soit plus de la moitié du montant levé. Le Togo suit avec 9,526 milliards retenus, devant le Sénégal (2 milliards), le Mali et le Niger (1,525 milliard chacun). Les propositions venues de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Bissau et du Burkina Faso n’ont pas été retenues.
Trois enseignements majeurs
Crédibilité renforcée : Le succès de l’opération confirme que le Bénin demeure une signature souveraine recherchée dans la zone UMOA, avec un risque perçu comme faible.
Maîtrise budgétaire : Le choix de ne pas retenir la totalité des offres prouve que le pays privilégie la cohérence de son plan de financement plutôt qu’un gonflement opportuniste de sa trésorerie.
Attractivité régionale : La présence de plusieurs pays souscripteurs montre que le Bénin conserve une image solide au-delà de ses frontières, malgré la domination des acteurs locaux.
Au final, cette émission réussie illustre la bonne santé financière du pays et son positionnement stratégique comme valeur refuge dans l’espace UMOA. Un signal fort qui, s’il se confirme, pourrait encore améliorer ses conditions de financement dans les prochains mois.