Le verdict est tombé, sans ambiguïté. Ce mardi 16 décembre 2025, à peine neuf jours après la tentative de coup d’État déjouée le 7 décembre, le Bénin a démontré que sa crédibilité économique et financière demeure intacte.
L’émission d’Obligations assimilables du Trésor (OAT) lancée sur le marché régional UMOA-Titres s’est conclue par un succès franc : les 100 milliards de FCFA recherchés ont été intégralement mobilisés, confirmant la confiance persistante des investisseurs envers l’économie béninoise.
Annoncée le 11 décembre 2025 en dehors du calendrier trimestriel habituel, cette opération constituait un véritable test de confiance. Les résultats parlent d’eux-mêmes : face aux 100 milliards de FCFA mis en adjudication, le marché a répondu avec 117,8 milliards de FCFA de soumissions, affichant un taux de couverture de 117,8 %. Cette sursouscription démontre que les récents événements politiques n’ont pas altéré la perception de la solidité financière du pays.
Le Trésor a pu se permettre de retenir l’intégralité du montant visé tout en rejetant 15,1 % des offres, témoignant d’une position de force malgré le contexte délicat. Avec un taux d’absorption global de 84,9 %, le Bénin prouve qu’il conserve pleinement sa capacité à lever des fonds dans des conditions maîtrisées.
Une préférence nette pour la maturité courte, sans remettre en cause la confiance globale
L’examen détaillé des résultats révèle une concentration totale de la demande sur l’échéance 2030. Cette ligne a suscité 113,28 milliards de FCFA de soumissions, dont 100 milliards ont été retenus, soit un taux d’absorption de 88,28 %. Le prix marginal et le prix moyen pondéré se sont établis à 98 %, générant un rendement moyen pondéré de 6,44 % — des conditions qui témoignent d’une confiance préservée dans la trajectoire économique du pays.
Si les lignes 2032 et 2035 n’ont reçu aucune allocation, cette prudence des investisseurs sur les maturités longues reflète davantage une tendance régionale qu’une défiance spécifique envers le Bénin. Dans l’espace UEMOA actuel, marqué par diverses incertitudes politiques, cette aversion pour l’allongement des durées est partagée par l’ensemble des émetteurs souverains.
Un pari stratégique gagné : la résilience économique prime sur les turbulences politiques
En décidant de se présenter sur le marché régional à quelques jours seulement d’une tentative de déstabilisation institutionnelle, alors qu’aucune émission n’était programmée pour le quatrième trimestre, le Bénin a transformé une épreuve politique en validation financière. Ce choix audacieux s’avère payant : plutôt que d’attendre un retour au calme total, le gouvernement a préféré affronter immédiatement le jugement des investisseurs.
Le résultat est sans appel : la crédibilité économique et financière du Bénin reste solide. Les tensions socio-politiques consécutives au coup d’État manqué du 7 décembre n’ont pas ébranlé la confiance des marchés dans la capacité du pays à honorer ses engagements. Cette réussite constitue un signal puissant adressé tant aux partenaires régionaux qu’internationaux : le Bénin dispose de fondamentaux économiques suffisamment robustes pour résister aux secousses politiques.
Dans l’espace UEMOA, où la réputation souveraine se forge opération après opération, le Bénin vient de franchir victorieusement une étape cruciale. Non pas à travers des déclarations d’intention, mais par des faits mesurables : un taux de couverture de 117,8 %, une mobilisation complète des fonds recherchés, et un rendement maîtrisé à 6,44 %. Ces chiffres constituent la meilleure réponse aux interrogations sur la stabilité financière du pays. Le marché a voté, et son verdict est clair : la signature béninoise garde toute sa valeur.