Au Bénin, Patrice Talon devrait s’inspirer de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Mali et du Niger, en posant un acte lourd de sens même s’il ne va pas plaire à la France.
En effet, plusieurs pays ouest-africains ont décidé ces dernières années de renommer une partie de leur espace public, dénonçant une présence encore trop visible de l’ancienne puissance coloniale française, comme le Sénégal. Ou de manière plus radicale comme les régimes militaires du Niger, du Burkina Faso et du Mali.
Mais la Côte d’Ivoire, l’un des derniers alliés de Paris dans la région, n’a pas souhaité s’inscrire dans cette démarche, affirme à l’AFP le responsable du projet au ministère de la Construction, Alphonse N’Guessan.
Le pays a simplement « décidé de moderniser son système » de dénomination de rues, indique-t-il.
Les noms des rues « n’étaient pas forcément utilisés par nos populations » alors qu’un nom « doit retracer notre histoire, notre culture », insiste-t-il.
Sur l’emblématique « boulevard VGE », qui relie le centre de la ville à l’aéroport sur environ huit kilomètres, le nom du président français de 1974 à 1981 a ainsi disparu au profit de celui de Félix Houphouët-Boigny, premier président de la Côte d’Ivoire, (1960-1993)
Le boulevard de France porte désormais le nom de la première dame de Côte d’Ivoire, Marie-Thérèse Houphouët-Boigny.
Et le boulevard de Marseille a été renommé du nom de l’ancien président de l’Assemblée nationale Philippe Grégoire Yacé.
« Les voies de Côte d’Ivoire doivent porter les noms des révolutionnaires ivoiriens, des politiciens ivoiriens. Là, dans l’avenir, on peut expliquer à nos enfants qui est qui », juge Franck Hervé Mansou.
Un acte lourd de sens qui devrait inspirer Patrice Talon dans la mesure que dans plusieurs villes du pays, des quartiers, avenues ou bâtiments portent encore les noms de l’ancienne colonie.
Au Bénin, Patrice Talon devrait-il s’inspirer de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Mali et du Niger, au détriment de la France ? La question mérite d’être posée.