Le Bénin est sous le choc après l’attaque perpétrée le 8 janvier 2025 par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) dans le nord du pays, au Point Triple, une zone stratégique à la frontière avec le Burkina Faso et le Niger.
Ce drame a coûté la vie à plus de 30 militaires béninois. Face à cette tragédie, le chef d’état-major des armées béninoises, le général Fructueux Gbaguidi, a réitéré un appel pressant pour une action coordonnée entre les pays voisins afin de lutter efficacement contre le terrorisme.
Lors d’une déclaration publique le 16 janvier 2025, à l’occasion de la commémoration du 48e anniversaire de l’agression du 16 janvier 1977, le général Gbaguidi a rendu hommage aux soldats tombés : “J’ai une pensée pour les camarades tombés sur le champ d’honneur dans le cadre de l’opération Mirador. Je leur rends hommage pour leur bravoure. C’est dur, mais le métier est dur”.
Ces mots, bien que salués par l’opinion publique, laissent en suspens de nombreuses interrogations sur les détails de l’attaque et les réformes prévues.
Tensions diplomatiques et nécessité de coopération entre le Bénin et les pays du Sahel comme le Niger
Pour rappel, cette attaque intervient dans un climat de tensions diplomatiques entre le Bénin et le Niger.
Depuis le coup d’État de juillet 2023 au Niger, les relations entre les deux pays se sont dégradées, Niamey accusant Cotonou de collusion avec la France pour déstabiliser la transition en cours.
Malgré ces différends, le général Gbaguidi insiste sur la nécessité d’une entente régionale : “Nous recherchons cette synergie d’action […] avec tous les pays du voisinage”, affirmant que le terrorisme “travaille en réseau” et qu’il est impératif de coordonner les efforts pour y répondre efficacement.
L’armée béninoise a déjà entamé des discussions avec les chefs militaires des pays voisins et maintient une collaboration “très bien” établie avec le Togo, selon le général Gbaguidi.
Toutefois, le manque de coopération avec le Niger et le Burkina Faso, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), constitue un obstacle au renforcement de la sécurité régionale.
Une stratégie en évolution
En réponse à l’attaque, l’armée béninoise a entrepris des réaménagements dans son dispositif de défense.
Sans entrer dans les détails, le général Gbaguidi a mentionné la nécessité pour les militaires de faire preuve d’adaptabilité face à de telles menaces. L’opération Mirador, un dispositif clé dans la lutte contre le terrorisme au nord du pays, est en cours de réévaluation.
Un appel à la solidarité régionale
Pour le Bénin, il ne s’agit pas seulement de défendre son territoire, mais aussi de construire une riposte collective contre des groupes terroristes qui ignorent les frontières nationales.
Le général Gbaguidi reste optimiste quant à une amélioration des relations avec le Niger et le Burkina Faso : “Nous ne désespérons pas que, très bientôt, nous allons avec tous nos voisins travailler ensemble”.
Face à cette crise, la mobilisation régionale s’impose comme une priorité. Le succès de cette stratégie dépendra toutefois de la capacité des États concernés à surmonter leurs différends et à unir leurs forces pour faire face à une menace commune.
Le peuple béninois, en deuil, mais résilient, attend désormais des actions concrètes pour garantir sa sécurité.