Le Bénin se lance dans une opération financière d’envergure en ouvrant au public jusqu’à 40% du capital de la Banque Internationale pour l’Industrie et le Commerce (BIIC).
Après le succès de la cotation de la Loterie Nationale du Bénin (LNB), l’État poursuit donc sa stratégie de désengagement partiel, espérant lever entre 92 et 121 milliards de FCFA (145 à 191,7 millions de dollars) grâce à cette offre publique de vente (OPV).
Cette impressionnante somme d’argent est le fruit de la cession de 17,56 à 23,1 millions d’actions à un prix unitaire de 5250 FCFA.
Elle est destinée à financer les ambitieux programmes de développement du pays.
Notons qu’en seulement trois ans d’existence, la BIIC, née de la fusion de l’ex-Banque Internationale du Bénin (BIBE) et de la Banque Africaine pour l’Industrie et le Commerce (BAIC), s’est imposée comme un géant dans la finance dans le pays dirigé par Patrice Talon.
Avec un total d’actifs de 1411 milliards de FCFA au 30 juin 2024, elle détient 22% des actifs bancaires du pays, devançant largement son principal concurrent, la BOA (14%).
De plus, il faut savoir que le secteur de la banque au Bénin connaît une transformation significative avec l’ascension fulgurante de la BIIC.
Sa domination s’étend aux crédits et dépôts, avec respectivement 23% et 21% de parts de marché.
La croissance fulgurante de la BIIC est indéniable : ses actifs ont plus que doublé depuis 2021, passant de 627 milliards à 1411 milliards de FCFA.
La BIIC se positionne comme la deuxième banque la mieux capitalisée du Bénin, avec des fonds propres de 107,9 milliards de FCFA, soit 21% du total du secteur.
Elle talonne désormais la BOA, cotée à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), qui montre des signes de faiblesse.
Les performances remarquables de la BIIC, avec une progression annuelle moyenne de son résultat net de 117% entre 2021 et 2023, laissent présager un possible dépassement de la BOA dans un avenir proche.
L’OPV, qui débutera le 13 janvier 2025, vise à attirer un large public d’investisseurs, tant locaux qu’internationaux.
Si l’opération se déroule comme prévu, l’actionnariat de la BIIC sera profondément modifié. L’État béninois, actuellement actionnaire majoritaire à 51%, pourrait voir sa participation réduite à 11,26%, tandis que le grand public pourrait détenir jusqu’à 40% du capital.
La Caisse des dépôts et consignations du Bénin et la Caisse nationale de sécurité sociale conserveraient leurs parts respectives de 32% et 13%. La première cotation des actions sur la BRVM est prévue pour la première semaine de mars 2025.