Le Bénin, sous la houlette de Patrice Talon, s’inscrit de plus en plus dans la sphère d’influence économique chinoise.
Les chiffres du premier trimestre 2024 sont éloquents : la Chine s’impose comme le premier partenaire commercial du pays, devançant de loin des acteurs historiques comme la France.
Cette dépendance économique croissante soulève des interrogations sur les implications pour le développement du Bénin.
Les importations en provenance de Chine sont en forte hausse, concentrées sur des secteurs clés tels que l’automobile, la construction et l’industrie.
Cette dynamique est soutenue par une politique d’investissement agressive de Pékin en Afrique, visant à sécuriser l’accès à des ressources naturelles et à élargir son marché.
Pour le Bénin, cela se traduit par un afflux de biens de consommation et d’équipements, alimentant ainsi sa croissance économique.
Cependant, cette dépendance économique envers la Chine n’est pas sans risque. Les critiques pointent du doigt le caractère souvent opaque de ces partenariats, les risques de surendettement et la perte de souveraineté économique.
En effet, les prêts accordés par la Chine sont souvent assortis de conditions avantageuses pour les entreprises chinoises, ce qui peut limiter les retombées pour l’économie locale.
Par ailleurs, la concentration des importations sur quelques produits clés rend l’économie béninoise vulnérable aux fluctuations des marchés mondiaux.
Une crise économique en Chine ou une hausse des tarifs douaniers pourraient avoir des répercussions importantes sur l’activité économique du Bénin.
Face à ce constat, il est légitime de s’interroger sur la stratégie de diversification économique du Bénin. Si la coopération avec la Chine est un levier de croissance, il est essentiel de développer des partenariats avec d’autres pays afin de réduire la dépendance à un seul acteur. Une telle diversification permettrait de renforcer la résilience de l’économie béninoise face aux chocs externes.
En conclusion, la montée en puissance de la Chine comme premier partenaire commercial du Bénin est un phénomène marquant. Si cette relation apporte des opportunités de développement, elle soulève également des défis qu’il convient d’appréhender avec lucidité.
Le gouvernement béninois devra trouver un équilibre délicat entre la poursuite de cette coopération et la préservation de sa souveraineté économique.