Dans un contexte ouest-africain marqué par des tensions géopolitiques et l’éloignement récent de l’AES, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) recentre son action sur les États fidèles à l’organisation régionale comme le Bénin.
En effet, le pays dirigé par le président Patrice Talon, vient ainsi de recevoir un signal fort d’engagement de la part de l’organisation sous-régionale pour l’accompagner dans son processus démocratique à venir.
Concrètement, l’ambassadeur Amadou Diongue, représentant résident de la CEDEAO au Bénin, a effectué une visite remarquée auprès de Sacca Lafia, président de la Commission électorale nationale autonome (CENA).
Cette rencontre, qui s’est déroulée au siège de l’institution électorale à Cotonou, a été le témoin du renforcement des relations entre l’organisation sous-régionale et le Bénin, alors que se profilent à l’horizon les élections générales de 2026.
Pourquoi cet entretien entre l’émissaire de la CEDEAO et la CENA au Bénin ?
Au cours de l’entretien, l’ambassadeur Diongue n’a pas manqué de faire savoir que la CEDEAO réaffirme son engagement indéfectible à soutenir le gouvernement béninois dans ses préparatifs électoraux.
Il a aussi insisté sur la volonté de l’organisation d’appuyer le Bénin pour des élections transparentes, en parfaite conformité avec le cadre juridique établi.
Au-delà des formules diplomatiques d’usage, cette visite a permis d’aborder de manière substantielle les modalités concrètes d’une coopération renforcée.
Les discussions entre l’ambassadeur Diongue et le président Lafia ont exploré plusieurs pistes de collaboration, notamment l’assistance technique, le renforcement des capacités institutionnelles et le soutien logistique.
L’objectif affiché est de consolider les moyens d’action de la CENA béninoise pour garantir l’organisation d’élections crédibles et inclusives.
Cette démarche de la CEDEAO au Bénin s’inscrit dans une approche générale de l’organisation, soucieuse de préserver les acquis démocratiques dans une région où les coups d’État se sont multipliés ces dernières années comme ce fut le cas dans les pays de l’AES.
Le Bénin de Patrice Talon, malgré les critiques formulées par certains opposants concernant un rétrécissement de l’espace démocratique, demeure l’un des pays où les processus électoraux se déroulent dans un cadre institutionnel établi et reconnu.
Le soutien annoncé par la CEDEAO intervient donc à un moment opportun pour le Bénin.
Après deux mandats marqués par des réformes économiques d’envergure, mais aussi par des tensions politiques, le pays se prépare à une échéance électorale majeure en 2026.
L’engagement de l’organisation sous-régionale pourrait contribuer à apaiser le climat politique et à renforcer la légitimité du processus électoral à venir.
Selon un rapport diffusé par le Groupe APO au nom de la CEDEAO, cette visite a également permis de réaffirmer le partenariat solide entre la CEDEAO et la République du Bénin, soulignant leur engagement commun en faveur des principes démocratiques et des transitions pacifiques du pouvoir.
Une formulation qui prend un relief particulier dans le contexte actuel, où l’organisation cherche à maintenir sa cohésion après le départ des trois pays sahéliens.
Pour le Bénin, cette attention particulière de la CEDEAO représente une opportunité de consolider sa position d’îlot de stabilité relative dans une région tourmentée.
Le pays, qui partage une frontière avec le Niger, membre de l’AES, se trouve désormais en première ligne face aux défis sécuritaires et géopolitiques que traverse l’Afrique de l’Ouest.