Le Bénin, sous la gouvernance de Patrice Talon, a invité des soldats du Burkina Faso et du Mali à Cotonou pour célébrer le 65ᵉ anniversaire de son indépendance.
Nul n’est sans savoir que les relations entre le Bénin et ses voisins membres de l’AES, notamment le Burkina Faso et le Niger, n’ont pas toujours été harmonieuses. Toutefois, le pays a choisi de faire preuve d’ouverture en multipliant les initiatives pour restaurer une collaboration apaisée avec ces partenaires régionaux.
En dépit des critiques virulentes et des accusations graves dont il a fait l’objet, le Bénin a maintenu sa volonté de renforcer la coopération dans la région. Ainsi, à l’occasion de ces festivités, le gouvernement a invité quatre pays, dont deux appartenant à l’AES, dont les troupes sont attendues à Cotonou pour y prendre part.
En effet, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji a révélé que deux des pays invités appartiennent à l’Alliance des États du Sahel (AES). Bien qu’il n’ait pas nommé explicitement ces nations, il a laissé entendre qu’il s’agissait probablement du Niger et du Burkina Faso, qui partagent une frontière avec le Bénin. « Cette année, nous avons convié quatre pays dont les troupes sont attendues pour défiler aux côtés des nôtres. Deux d’entre eux ont déjà confirmé leur participation et sont attendus avec certitude, tandis que les deux autres, membres de l’AES, ont été formellement invités », a-t-il précisé.
Quant à leur réponse à cette invitation diplomatique, elle reste encore incertaine. En attendant d’en savoir davantage, le porte-parole a expliqué la position de Cotonou : « Nous avons lancé cet appel pour rappeler que nous sommes frères, que nos populations sont liées au-delà des frontières, et que le Bénin demeure disposé à entretenir une collaboration sincère », a-t-il souligné.
Par ailleurs, selon nos sources, la Côte d’Ivoire a d’ores et déjà confirmé sa présence avec une troupe qui prendra part au défilé prévu le 1ᵉʳ août 2025 à Cotonou.
Il convient de rappeler que, la rupture entre le Bénin et ses voisins a pris naissance après le coup d’État qui a renversé le régime de Mohamed Bazoum à Niamey en juillet 2023. Avant cet événement, le Bénin entretenait des relations cordiales avec le Burkina Faso, alors dirigé par Ibrahim Traoré, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’État. À cette époque, les deux pays collaboraient même étroitement dans la lutte contre le terrorisme.
Cependant, dans un mouvement de solidarité au sein de l’AES, le Burkina Faso a adopté une position critique envers le Bénin. Cette attitude s’est inscrite dans le contexte des sanctions prises par la CEDEAO contre le général Tiani et ses partisans, suite au coup d’État.
Depuis lors, les relations diplomatiques entre le Bénin et le Niger d’une part, ainsi qu’avec le Burkina Faso d’autre part, se sont nettement détériorées. Ces deux pays ont ouvertement accusé le Bénin d’héberger des bases militaires françaises destinées à leur déstabilisation, des allégations que les autorités béninoises et françaises ont fermement démenties à plusieurs reprises.
En sommes, le Bénin, sous l’impulsion de Patrice Talon, a invité des soldats du Burkina et du Niger à Cotonou, illustrant ainsi sa volonté de retisser les liens au sein de la région.