En juin 2023, une bande de jeunes a été interpellée à Comè, une petite ville du Bénin, pour des faits d’arnaque en ligne. Ce qui, au départ, semblait être une affaire de cybercriminalité banale a rapidement conduit à la découverte d’un réseau de faussaires d’une envergure internationale. Ce réseau, opérant depuis 2021, s’était spécialisé dans la falsification de documents administratifs, attirant des clients de divers horizons, prêts à tout pour obtenir des papiers officiels falsifiés.
L’arrestation initiale d’un des membres de la bande a été un tournant décisif. Le profil de cet individu a éveillé les soupçons des autorités et a conduit à des investigations plus poussées. Ces enquêtes ont révélé que, parallèlement aux arnaques en ligne, il était également un expert dans la création de faux documents de toute nature, utilisant des compétences avancées en informatique pour fabriquer des papiers officiels sur demande, quelle que soit l’origine du document.
Pendant une année entière, les agents du Centre National d’Identification Numérique (CNIN) ont traqué ce réseau complexe. Leur objectif était de cartographier entièrement les ramifications du groupe, de comprendre ses modes opératoires et d’identifier toutes les personnes impliquées. Basé à Comè, le réseau opérait discrètement, mais de manière efficace, principalement à travers des clients internationaux qui, pour des raisons inavouées, cherchaient à obtenir des documents falsifiés.
Le groupe attirait ses clients par le biais de publications sponsorisées sur les réseaux sociaux et en créant plusieurs sites web dédiés. Les discussions avec les clients, souvent originaires de pays différents, étaient facilitées par des outils de traduction et d’intelligence artificielle, ce qui leur permettait de contourner les barrières linguistiques. Une fois les documents falsifiés créés, ils étaient livrés par envoi postal ou électronique, bien que certains clients ne recevaient jamais leur commande.
En avril 2024, les premières interpellations ont été effectuées à Comè, provoquant la dispersion rapide du reste du groupe. Cependant, les forces de l’ordre ont continué leur traque, menant à l’arrestation des derniers membres du réseau à Cotonou, le 15 avril 2024. Au total, 20 personnes ont été interpellées, avec en leur possession 20 smartphones, 4 ordinateurs, et 320 documents falsifiés, principalement des permis de conduire étrangers. Le groupe comprenait des individus âgés de 19 à 54 ans.
Le réseau, sous la direction du chef A.G., tirait son succès de l’expertise de l’imprimeur en chef T.A.B. et de jeunes talents informatiques. Ce réseau sophistiqué a été démantelé après des mois d’investigations minutieuses, aboutissant à la capture de ses membres et à la saisie de preuves substantielles.
En mai 2024, le dernier membre de la bande de Comè a comparu devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), marquant la fin de ce réseau de faussaires qui avait opéré en toute discrétion pendant plusieurs années.