De gros changements s’annoncent dans la mise en place de l’Assurance Maladie Universelle au Bénin. C’est ce qui ressort du Conseil des ministres qui s’est tenu le mercredi 29 octobre 2025 sous la présidence de Patrice Talon.
Ainsi, parmi les dossiers examinés, l’actualisation du dispositif d’assurance maladie obligatoire a retenu l’attention. Il s’agit d’une réforme qui élargit la couverture à de nouvelles catégories de personnes vulnérables.
Pour rappel, la loi de février 2021 imposait l’Assurance Maladie Universelle à toutes les personnes vivant au Bénin. Un décret de juin 2023 en précisait déjà les modalités d’application. Or, l’approche de la généralisation du système exigeait des ajustements.
Le gouvernement a donc intégré trois nouvelles populations dans la liste des bénéficiaires pris en charge par l’État : les mineurs placés dans les centres de protection de l’enfant après orientation par les structures publiques, les personnes en situation de mendicité et les malades mentaux.
Le panier de soins de base a lui aussi connu des modifications. D’autres affections courantes y figurent désormais.
Cette actualisation survient alors que l’Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH), promise par le chef de l’État béninois, continue son déploiement progressif.
Lancée effectivement le 1er janvier 2022 après deux années d’expérimentation pilote, elle couvre aujourd’hui toute la population.
Le projet vise à garantir l’accès aux soins pour les catégories les moins favorisées, notamment environ trois millions de Béninois considérés comme pauvres « extrêmes », dont les frais sont entièrement supportés par l’État.
L’ampleur du chantier reste considérable. Consultations de médecine générale, accouchements, hospitalisations et examens de laboratoire font partie des prestations couvertes. Les employeurs, à l’exception de l’État, doivent fournir à la Caisse nationale de sécurité sociale les polices souscrites pour leurs employés.
Les travailleurs du secteur public, les retraités à faibles revenus et les étudiants boursiers bénéficient également de cette protection.
Le conseil a par ailleurs adopté d’autres décrets. Transmission du projet de loi de règlement du budget 2024 à l’Assemblée nationale, intégration des prêteurs alternatifs à la plateforme de crédit, modification des statuts de la Société nationale des Eaux, réglementation de la profession de guide touristique ou encore mise en place du compte satellite du tourisme. Autant de mesures techniques qui accompagnent les réformes sociales.
Reste une question délicate : celle du financement. La solidarité nationale permet certes de couvrir les plus démunis, mais les ressources mobilisées devront suivre la trajectoire d’une généralisation effective.
Le Bénin, qui ne dispose pas de richesses minières substantielles, mise sur la rigueur budgétaire et l’optimisation des recettes fiscales pour tenir ses engagements.