Au Bénin, huit soldats béninois, accusés de trafic illégal de tenues militaires, ont comparu ce jeudi 3 juillet 2025 devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Le trafic aurait commencé fin 2024, selon les explications des prévenus à la barre.
Selon les informations relayées par la presse au Bénin, ces soldats de grades différents, sont accusés d’avoir participé à l’écoulement de tenues militaires en dehors des circuits réglementaires.
Le sergent Boco, présenté comme l’un des pivots du réseau, a reconnu avoir vendu des tenues obtenues directement auprès des magasiniers. Selon ses déclarations, ces derniers auraient donné leur accord tacite à ces transactions, en contrepartie d’une commission.
Un autre sergent, considéré comme le tout premier à s’être lancé dans ce commerce parallèle, affirme pour sa part avoir simplement joué un rôle d’intermédiaire entre collègues insatisfaits de la qualité ou de la disponibilité des treillis officiels.
« C’est un besoin réel dans les rangs », a-t-il soutenu à la barre, selon les propos relayés par Bip radio.
Un caporal, quant à lui, a justifié l’achat d’une tenue militaire pour son frère gendarme, en poste au Niger.
Il a cité les noms de plusieurs militaires présumés impliqués, dont Yves et Dovoedo, l’un des vendeurs présumés. Le prix de vente, a-t-il révélé, s’élevait à 8.000 FCFA par tenue.
Autre personnage clé du dossier, le soldat Tairou, désigné comme principal receleur. Il a reconnu avoir reçu plusieurs tenues, qu’il aurait revendues à un gendarme nigérien.
Enfin, un ancien agent de la Société de transport maritime (STM) a admis avoir acheminé plusieurs colis sans savoir qu’ils contenaient des effets militaires.
L’audience renvoyée au 31 juillet prochain
Les faits remontent à la fin de l’année 2024, mais c’est l’interception, le 19 mai dernier, d’un colis contenant 20 treillis militaires neufs sur le fleuve Niger qui a révélé l’existence de ce trafic.
Selon les premières investigations, les échanges se faisaient sur des forums internes ou par simple bouche-à-oreille. Certains prévenus affirment même que la hiérarchie était informée de manière officieuse, sans jamais intervenir.